Société

Débat : Un Prix Nobel en question

Il y a quelques années, votre Académie avait décerné le Prix Nobel de la Paix à trois personnalités en récompense de leurs efforts en vue d’instaurer une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens.
Depuis lors, l’un de ces récipiendaires a été assassiné, abattu par un coreligionnaire fanatique, farouchement opposé à sa velléité supposée de faire la paix avec les Palestiniens.
Le deuxième se trouve depuis plusieurs semaines assiégé dans son bureau de Ramallah, encerclé par les chars sionistes, privé de courant, d’eau, de nourriture et de médicaments, et exposé à tout moment au tir d’un missile ou à une balle d’un sniper. Quant au troisième, eh bien ce troisième doit vous poser des problèmes, messieurs les académiciens ! il s’appelle Shimon Peres.
Voilà un homme qui, il y a quelques années, exhibait fièrement son prestigieux trophée, se fait aujourd’hui le complice d’un génocide perpétré, organisé méthodiquement par un homme, Ariel Sharon, dont l’Histoire retiendra qu’il fut l’un des tortionnaires les plus sanguinaires et les plus barbares de l’humanité à l’instar de ses sinistres précurseurs, Hitler, Staline, Pol Pot, Milosevic, Pinochet et j’en passe. Sachant, malgré tout, qu’ Ariel Sharon, ennemi implacable de la paix, fut l’organisateur et le commanditaire du massacre de Sabra et Chatila où des milliers de civils innocents payèrent de leur vie sa haine viscérale de l’Arabe, sachant qu’il a voué toute son existence à ses rêves morbides d’exterminer le peuple palestinien, toutes les turpitudes, toute l’ignominie de cette masse adipeuse, n’ont pas empêché Shimon Peres, lauréat d’un Prix Nobel imprudemment octroyé, de siéger avec ce monstre dans le même gouvernement cautionnant par là ses crimes et se faisant le complice objectif de ses exactions.
En se mettant aux ordres de ce tyran pachydermique, Shimon Peres a abdiqué toute sa personnalité. Sharon ne s’y est pas trompé en tirant profit de la lâcheté de son subordonné pour le confiner dans le rôle dérisoire de faire-valoir poussant l’outrecuidence jusqu’à lui interdire, comble d’ironie, tout contact avec son co-récipiendaire, Yaser Arafat, reclus dans son refuge de Ramallah. Shimon Peres reste-t-il digne de se prévaloir d’un titre aussi prestigieux que celui que vous lui avez décerné quelques années auparavant ? Ne vous semble-t-il pas pertinent de le convoquer devant vous pour qu’il s’explique sur son comportement aussi déshonorant qu’irresponsable ? Et s’il lui reste un geste d’amour propre, il devrait spontanément restituer le Prix Nobel de la Paix dont il est devenu indigne par son attitude pharisienne et obséquieuse devant son patron. Dans le cas contraire, vous devriez exiger la dépossession de son titre taché du sang des victimes innocentes palestiniennes.
Ce faisant, vous contribuerez à la sauvegarde du prestige de votre honorable Institution et vous vous attirerez le respect et la reconnaissance de tous les hommes épris de paix.

• Ahmed Benerradi

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