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Debbagh : «le Maroc a une stratégie»

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ALM : Pouvez-vous nous présenter la stratégie de votre département pour atteindre l’objectif des 10.000 ingénieurs formés chaque année ?
Abdelhafid Debbagh : La stratégie part du constat selon lequel le Maroc est d’ores et déjà engagé dans de grands chantiers structurants, notamment le plan Emergence, le plan Azur, les nouvelles zones franches, le développement des infrastructures autoroutières et ferroviaires, l’habitat… L’ouverture d’autant de chantiers a démontré que le Maroc enregistre un grand besoin en compétences, notamment en matière d’ingénierie. Pour le cas de Casashore par exemple, les investisseurs demandent de plus en plus d’ingénieurs prêts à l’emploi. Actuellement, le Maroc forme près de 4000 ingénieurs et assimilés par an, aussi bien ceux formés par les écoles d’ingénieurs que ceux lauréats des Facultés des sciences et techniques, des établissements privés, d’Al Akhawayn et à l’étranger.

Comment ces 10.000 ingénieurs seront-ils répartis ?
Par rapport aux 10.000 ingénieurs et assimilés que nous prévoyons de former à l’horizon 2010, 4000 seront formés par les grandes écoles d’ingénieurs, 2600 seront formés par les Facultés des sciences et techniques et obtiendront des licences ou mastères, près de 700 lauréats justifieront de mastères spécialisés, autour de 2000 seront diplômés de l’enseignement privé et près de 500 cadres et lauréats seront requalifiés.

Concrètement, comment cette stratégie sera-t-elle traduite sur le terrain, au niveau des écoles d’ingénierie notamment ?
Il va falloir tout d’abord faire un effort en ce qui concerne l’augmentation des effectifs. Les écoles d’ingénieurs se sont d’ailleurs déjà engagées dans ce sens. Ainsi, et compte tenu des nouvelles orientations, les directeurs des grandes écoles ont d’ores et déjà décidé d’une augmentation des effectifs rentrants pour l’année scolaire 2006/2007 de l’ordre de 16 %. Ceci étant, j’insiste sur le fait que l’augmentation des effectifs ne doit en aucun cas se traduire par une baisse de la qualité des formations. Parallèlement, nous sommes en train de préparer un plan d’action minutieux de mise en œuvre de la nouvelle stratégie.

Quels sont les secteurs vers lesquels vous comptez orienter la formation ?
Le premier secteur vers lequel seront orientées les formations est celui des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Pour ce seul secteur, nous avons prévu entre 4000 et 4150 lauréats par an à l’horizon 2010. Il s’agit ainsi de plus de 40% des ingénieurs et assimilés qui doivent être orientés dans ce sens. Ces 40% rentrent, par ailleurs, dans le cadre du plan offshore et il sera probablement facile d’y arriver. Il y a aussi le secteur du BTP, de l’hydraulique, du génie civil et de l’agro-industrie. Ce que nous sommes en train de faire actuellement, c’est de programmer des réunions sectorielles pour pouvoir arrêter les orientations générales.

Qu’est-ce que vous avez prévu comme soutien pour les établissements concernés par la réforme pour faire face aux nouveaux engagements ?
Nous avons prévu deux types de soutien pour les établissements concernés. Il s’agit d’abord de la nécessité de faire une rallonge dans leur budget de fonctionnement de l’ordre de 40%, en plus des investissements ponctuels pour faire face à l’augmentation des effectifs.  Un effort doit par ailleurs être fait pour encourager un doublement des effectifs et optimiser la gestion des ressources humaines. La capacité d’accueil des internats des écoles doit également être renforcée.

Dans votre stratégie, vous sollicitez fortement les écoles privées, quels sont leurs engagements dans ce sens ?
Déjà, il existe des infrastructures. En effet, nous comptons actuellement une dizaine d’écoles privées spécialisées dans la formation d’ingénieurs. Avec ce plan-là, ces écoles auront certainement une meilleure visibilité pour l’avenir. J’espère qu’il y aura des investissements pour l’installation de plus d’écoles privées. On compte sur l’installation d’une cinquantaine. Mais une chose reste sûre, on ne jouera certainement pas sur la qualité des formations.

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