Société

Démangeaisons : vers de nouveaux traitements

Plus de 50 pathologies peuvent entraîner de graves démangeaisons, notamment le Sida, la maladie de Hodgkin, de même que certains traitements des douleurs chroniques par les effets secondaires qu’ils entraînent, rappelle Glenn Giesler Jr, neuroscientifique à l’université du Minnesota. Certains patients en phase terminale de cancer vont même jusqu’à arrêter leur traitement, simplement pour réduire leurs démangeaisons, souligne-t-il. Se gratter peut entraîner des lésions cutanées importantes et des infections, lorsque les patients souffrent de démangeaisons chroniques. C’est pourquoi les scientifiques cherchent par tous les moyens de soulager leur détresse, «sans qu’ils se déchirent la peau», explique Glenn Giesler. Si certaines formes de démangeaisons sont soulagées par des médicaments, d’autres résistent aux traitements actuels.
Nul ne sait vraiment par quel mécanisme se gratter soulage les démangeaisons. Mais l’étude réalisée sur des singes marque une étape dans la résolution du mystère. Ses résultats ont été mis en ligne lundi sur le site du journal «Nature Neuroscience» par Glenn Giesler et son équipe.
Les scientifiques se sont concentrés sur les nerfs rachidiens qui transmettent le signal «gratte» au cerveau, à partir de l’arrière de la cage thoracique. Pour les besoins de leurs travaux, les chercheurs ont mis des macaques à longue queue sous sédatifs le temps de l’expérience, et placé des électrodes d’enregistrement à hauteur de leurs nerfs rachidiens. Ils ont ensuite injecté une substance chimique sous la peau d’une patte inférieure, de manière à provoquer des démangeaisons. Les nerfs répondaient en lançant des signaux électriques.
Dans un deuxième temps, les chercheurs ont gratté la jambe du singe avec un appareil métallique portatif simulant trois doigts. Le taux de réponse électrique -soit la manifestation tangible du signal de soulagement- diminuait alors. A l’inverse, quand les chercheurs grattaient la jambe sans provoquer de démangeaison en premier, le taux de réponse montait. Les nerfs, d’une certaine manière, savaient réagir très différemment s’il y avait une démangeaison à soulager ou s’il n’y en avait pas. «C’est comme s’il y avait un petit cerveau dans la moelle épinière », commente Glenn Giesler. «Nous voulons vraiment comprendre ça, parce que nous pensons que nous comprendrons alors comment soulager les démangeaisons». Les scientifiques sont peut-être en mesure d’identifier les signaux qui disent aux nerfs de fournir la réponse apaisante. Ils pourraient dès lors essayer d’imiter cette action avec des médicaments ou une sorte de stimulateur.

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