Société

Des islamistes intimident les futurs journalistes

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Une banale fête d’adieu à des camarades en fin d’études qui se transforme en cauchemar. C’est ce qui est arrivé, jeudi 30 mars 2006, à quelques étudiants de l’ISIC (Institut supérieur de l’information et de la communication) qui organisaient une fête en l’honneur de quelques-uns de leurs camarades de la 4ème année qui partaient en stage.
Leur petite fête a été troublée par l’arrivée d’un groupe d’une vingtaine d’étudiants islamistes affiliés à l’OREMA (Organisation du renouveau estudiantin proche du PJD) et qui ont essayé de s’introduire à l’intérieur de l’ISIC pour "en découdre". Empêchés de le faire par des éléments de la sécurité, ils ont improvisé une manifestation aux abords de l’institut pour lancer l’anathème contre les étudiants de l’ISIC qu’ils ont traités de "mécréants". Les étudiants de l’ISIC ont été d’ailleurs interdits de quitter les locaux par les étudiants islamistes, témoigne l’une des étudiantes qui évoque des évanouissements dans les rangs de ses camarades. Les étudiantes, selon un communiqué de l’association des étudiants de l’ISIC, ont eu droit à un "traitement spécial". Contre elles, les étudiants islamistes ne se sont pas arrêtés aux menaces, mais ont proféré aussi de basses insultes, en public, comme l’affirme le même communiqué.  
La direction de l’ISIC n’a pas non plus échappé à l’ire des étudiants islamistes qui, visiblement non satisfaits de leur "raid" du jeudi soir, allaient revenir dans la matinée du vendredi pour harceler leurs collègues.
Ces derniers, représentés par leur association, comptent organiser ce lundi 3 avril 2006 un sit-in de protestation devant leur institut et n’écartent pas la possibilité d’un recours à la justice contre les assaillants. A moins, affirme leur communiqué, que l’OREAM fournisse des excuses pour les agissements de ses membres.
La soirée qui a provoqué la colère des étudiants islamistes était organisée pour le départ des étudiants de la 4ème année. Cette soirée prévoyait un concert musical et une soirée dansante en plus de la présentation du travail des étudiants sur le départ. Ce n’est pas la première fois que les étudiants islamistes (OREMA et Al Adl Wal Ihsane) sévissent contre les fêtes organisées au sein des universités.
A Rabat, la cité universitaire Souissi II a connu, récemment, une descente des militants de l’OREMA pour mettre fin à une fête organisée par des étudiants des régions du Sud.
A Fès et Marrakech, pour ne citer que ces deux exemples, des activités organisées au sujet de différents thèmes ont été sérieusement perturbées ou carrément interdites par les étudiants islamistes. Ces derniers dictent leur "loi" allant jusqu’à imposer, comme à Casablanca par exemple, le boycott des examens.

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