Société

Des métiers à l’heure du S’hour

Pendant le mois sacré du ramadan, à l’heure du s’hour, repas précédant le deuxième appel annonçant la première prière de la journée (El Fejr) et l’entame du jeûne, chaque famille y va de sa propre manière pour se réveiller et « déjeuner ». Dans plusieurs villes du Royaume, notamment dans les anciennes médinas, le tambourinaire, ou le clairon, communément appelés «Neffars» continuent à réveiller les habitants pour le repas du s’hour.
Ce métier séculaire dans les différentes régions du Royaume est pratiqué par des hommes qui à l’aide d’une fanfare sillonnent tous les quartiers pour rappeler aux habitants que c’est le moment du S’hour. Dans certaines villes, Marrakech, Salé, Taza, Inzegane, Aït Melloul, entre autres, le «Neffar» est un homme-orchestre jouant la mélodie sur le galoubet et l’accompagnement sur le tambourin.
Ainsi, galoubet et tambourin sont deux instruments indissociables pour cette musique, traditionnelle. Ils sont indissociables aussi parce que l’on ne joue pas de l’un sans l’autre. Ce tambourinaire circule dans les rues en rythmant sa musique. La main gauche joue de son galoubet, et la main droite tape avec une massette, baguette équilibrée, sur son tambourin.
Aujourd’hui ce métier est en voie de disparition. «Ce n’est pas un métier. Mais c’est une tradition, profondément ancrée dans notre société. Dans le temps, le «Neffar» était un homme qui s’adonnait à cette pratique dans le quartier ou le douar par plaisir et non pas obligatoirement par nécessité. Ceci avait un charme. Et les gens lui offraient des cadeaux à la fin du ramadan. Avec le temps, la pratique a changé et dévié.
Des gens se présentent comme des «Neffars» pour demander la charité», explique un septuagénaire résidant dans l’ancienne médina de Casablanca. Il est vrai que dans le temps, la pratique était une tradition qui avait son charme. Même si les gens disposaient des horloges-réveil, ils attendaient le passage du «Neffar» pour se réveiller au «S’hour». Et en contrepartie de ce service, qui dure vingt-neuf ou trente jours, et juste avant la fête de l’Aïd, les populations remettent de nombreux cadeaux et autres offrandes au tambourinaire comme le veut la tradition, mais aussi en guise de remerciement pour son travail accompli durant le mois sacré du Ramadan. Il faut dire que le changement du mode de vie, notamment en milieu urbain a contribué à la disparition de cette tradition qui provoque, selon certains habitants du centre-ville, un dérangement à cette heure tardive.

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