L’ambassadeur du Maroc au Caire, Ali Oumlil, a estimé mardi à Berlin que le monde arabe montrait un intérêt croissant pour la démocratisation, mais qu’en même temps, le processus était confronté à de fortes résistances, qui mettent en cause le fondement même de la notion des droits de l’homme et du pluralisme.
Ali Oumlil s’exprimait devant une conférence à Berlin sur le thème «Droit, sécurité du droit et empowerment» (renforcement de la position des individus à travers le droit), organisée par la Fondation allemande pour le développement international, en collaboration avec le ministère allemand de la coopération et du développement.
Le diplomate marocain, qui intervenait à l’ouverture de ces assises, avait traité des concepts légaux et le contexte culturel de leur interprétation-sur les changements de signification dans le dialogue interculturel légal.
Les experts, venus de plusieurs pays, devraient s’atteler à comprendre le lien entre le droit, dans sa dimension la plus large, et le développement. L’Etat de droit est synonyme de la bonne gouvernance, estiment les organisateurs, qui soulignent que la coopération allemande finance plusieurs projets dans le monde, tendant à la consolidation des systèmes juridiques et la mise en place d’institutions publiques efficaces qui soient en mesure d’organiser et de superviser, dans de meilleures conditions, le processus de développement. La démocratisation et les droits de l’homme se sont développés en Europe dans un contexte culturel qui n’est ni celui des pays africains, sortis au début des années 60 d’une longue période de colonisation, ni de ceux d’Asie et d’Amérique Latine, avait estimé M. Oumlil.
Si les droits de l’Homme sont universels, les fondements culturels sur lesquels ils s’appuient ne sont pas les mêmes, selon l’orateur, qui préconise un débat sur les fondements culturels afin de rechercher un consensus sur les valeurs véhiculées.