Société

Deux frères, une accusation

La prison de San Antonio à New Mexico a accueilli, jeudi matin, Hatim Brahimi, un jeune marocain, vivant aux Etats unis et venu raccompagner chez lui, son frère Tarek, incarcéré depuis le 23 mai devrait être libéré jeudi. Hatim a été appelé par les services américains pour pouvoir accompagner Tarek chez lui après avoir payé la somme de 50000 dollars, à titre de caution.
Arrivé sur le lieu, Hatim se trouve face à une accusation du même style qui touche son frère. Divorcé lui aussi, pour cause d’adultère. Son ex-femme l’accuse d’accointance avec les réseaux d’Al Qaida. Tout comme Tarek accusé par son ex-femme, une Mexicaine, d’être à la solde des terroristes.
De père instituteur, aujourd’hui directeur d’école à Sidi Maarouf Oulad Haddou à Casablanca, Tarik et Hatim vivaient en bons immigrés marocains aux USA.
Mais le mariage de Tarek avec Cecile, et les attentats du 11 septembre, ont chamboulé la vie des deux frères. Cécile traite son ex-époux de terroriste. « Elle a assuré que ce sont les accointances de son ex-mari avec les groupes terroristes qui sont derrière leur divorce». Tarek réfute les accusations de Cécile. C’était en mars 2002. Tarik est convoqué et entendu. Il s’agit bel et bien d’un litige conjugal. Deux mois plus tard, Tarek est arrêté, cette fois-ci, « pour ne pas avoir répondu aux convocations que le bureau de l’immigration lui a adressées. L’objectif est le retrait de sa carte de séjour ». Le 23 mai, Tarek a observé une grève de la faim de plusieurs jours à la prison de San Antonio. Son avocat, Me Rongel a pu avoir des garanties comme quoi les accusations de terrorisme seraient annulées. Or, lors de l’audience qui s’est tenu jeudi matin, et qui devrait prononcer la relaxation de Tarek, c’est à un coup de théâtre que l’on a assisté. Le juge commence par interroger Hatim sur ses liens avec Ben Laden. En liaison téléphonique avec l’ex-femme de Hatim, le juge revient à la charge à chaque fois que le nouveau prévenu démontre sa bonne foi et dément les accusations portées contre lui alors qu’il était convoqué uniquement pour régler l’affaire de son frère. Protestations véhémentes de l’avocat des frères Brahimi. Me Rongel ne pouvait selon lui cautionner une telle atteinte aux droits de ses clients. Le juge prononce la levée de la séance et fixe la date du 12 juillet pour une nouvelle audience. En attendant, les deux frères Brahimi restent incarcérés.
Contacté à son domicile à Casablanca, Ahmed Brahimi, qui confirme les informations concernant l’arrestation de ses deux enfants, se dit choqué par un tel retournement de situation. Il réitère ses appels aux organisations internationales des droits humains pour venir en aide à ses enfants. D’autant plus qu’une association américaine des droits humains avait reçu elle aussi des garanties sur l’annulation des accusations de terrorisme portées contre Tarek. Mais décidément, la famille Brahimi qui s’apprêtait à recevoir ses deux enfants pendant les vacances, s’attend aujourd’hui au pire.

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