Société

Deux proxénètes et une mère indigne

Le jeudi 21 février 2002, deux jours avant la fête de l’Aïd Al Adha, Malika N, 17 ans, arrive avec son petit bébé, pas plus de six mois, à la gare routière d’Inzegane. La jeune mère cherche à emprunter un car en vue d’aller fêter l’Aïd avec sa famille dans la région de Beni Mellal.
Pendant cette période, l’activité bat son plein dans toutes les gares routières du pays. Malika se dirige vers une femme, avancée dans l’âge, qui attend à son tour l’arrivée du car pour voyager. « Tu peux m’aider », lui dit-elle. La vieille dame accepte. « Tu gardes mon petit, je vais récupérer mon sac des consignes », lui demande-t-elle. Le petit innocent ne crie pas et reste calme entre les bras de la vieille dame. Pendant des heures et des heures, la jeune mère ne revient toujours pas. Le temps passe, la nuit tombe. Celle qui a accepté de rendre un service se trouve devant un grand problème.
Un bébé, dont la mère est inconnue, est entre ses mains. Comment va-t-elle procéder ? Le visage pâle et les mains qui tremblent, elle ne sait quoi faire. Solution. Enfin, elle se dirige vers les éléments du service régional de la police judiciaire d’Inzegane.
Après investigations, il s’est avéré qu’il s’agit d’une mère célibataire qui a agi de la sorte pour se débarrasser du nouveau-né et se rendre chez sa famille sans contraintes. «Je travaille dans une usine dans la région d’Inzegane», dirait-elle à ses parents. L’essentiel, c’est de leur rapporter de l’argent en cette période de la fête du mouton où les modestes bourses trouvent des difficultés pour s’en sortir. Pauvreté et analphabétisme complètent le reste.
Les limiers de la brigade de la police judiciaire d’Inzegane déclenche une enquête dans cette affaire, après avoir réglé le problème du bébé à la crèche. La mère célibataire a quitté les lieux sans laisser de trace. La vieille dame peut, comme elle ne peut pas, se rappeler de son aspect physique pour aider les enquêteurs. L’enquête se poursuit. Et la cavale de Malika n’excède pas cent jours. Le mercredi 4 juin, elle fut arrêtée dans la même ville où elle a délaissé sans pitié son bébé. Depuis son retour de Beni Mellal, elle a élu domicile chez une autre entremetteuse, Halima B., dans le quartier de Tarrast, à Inzegane. Elle a procédé de la sorte pour échapper à la poursuite. Après les investigations, la jeune mère célibataire avoue qu’elle se donne à la prostitution dans toute la région d’Inzegane. Avant le fameux voyage, elle était chez une proxénète, Halima J., à Lakliaâ, dans les environs d’Aït Melloul. Et c’est dans sa maison qu’elle est tombée enceinte en affirmant qu’elle connaît très bien le père du bébé en question. Même si elle se donne à la prostitution, le monsieur était son amant, aurait-elle affirmé. L’entremetteuse gère toutes ses relations, en contrepartie, bien entendu, d’un pourcentage sur toutes les « transactions ». Une fois l’affaire a éclaté, l’amant n’a pas donné signe de vie. Le crime de Malika ne s’arrête pas là. L’enquête montre qu’elle est, une deuxième fois, enceinte de quatre mois.
Décidément, elle est tombée enceinte chez la première entremetteuse juste avant de voyager chez ses parents à l’occasion d’Al Aïd. Les deux entremetteuses et la jeune mère célibataire ont été déférées devant la justice.

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