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Diabète: 1,3 million de malades au Maroc

© D.R

Le diabète tue une personne toutes les six secondes dans le monde. Si le nombre de victimes dépasse déjà celui du sida, les  perspectives pour l’avenir  ne sont guère réjouissantes. Il y a actuellement près de 382 millions de diabétiques dans le monde  dont seulement 206 millions sont diagnostiqués et 95 millions traités. Ce chiffre devrait bondir à près de 600 millions en 2035.

La Journée mondiale du diabète célébrée ce vendredi est l’occasion de tirer la sonnette d’alarme devant sa propagation et de rappeler l’importance de se faire dépister avant qu’il ne soit trop tard.

Au Maroc, les statistiques sont alarmantes. Selon les derniers chiffres du ministère de la santé publiée à l’occasion de la Journée mondiale du diabète, le Maroc compte plus de 1,3 million de diabètes chez les plus de 20 ans. À noter que 560.000 d’entre eux sont pris en charge dans les différents centres de santé dont 240.000  ont recours à l’insuline. La majorité des cas est enregistrée dans les villes avec une prépondérance chez les personnes âgées de 55 à 64 ans.

L’un des objectifs stratégiques du plan d’action du ministère de la santé consiste à mettre en place des centres intégrés de prise en charge des malades chroniques, en l’occurrence les diabétiques et les hypertendus. Actuellement, ces centres sont implantés dans 23 provinces et préfectures. Pour sensibiliser les citoyens aux risques de cette maladie qui gagne du terrain, le ministère de la santé lance une vaste campagne de sensibilisation et de dépistage du 14 novembre à fin décembre au niveau national.

Cette vaste opération portera également sur la formation des médecins généralistes dans la prise en charge du diabète. En l’absence  de dépistage systématique, plus de 50% des diabétiques  marocains ignorent la maladie. Et par conséquent, le diabète ne sera découvert que fortuitement ou à l’occasion de complications. La mise en place d’une politique nationale de prévention du diabète constitue un outil indispensable pour mieux comprendre les facteurs sociétaux et environnementaux mais aussi  sensibiliser davantage l’opinion à la prévention du diabète de type 2 qui est de loin le plus fréquent. En effet, il représente 90 à 95% des cas de diabète.

Il peut survenir à n’importe quel âge. Ce type de diabète survient suite à une carence partielle de sécrétion d’insuline par le pancréas et à un défaut de l’utilisation de l’insuline par les tissus concernés. La glycémie progresse lentement, et les complications apparaissent progressivement. Ce diabète peut évoluer vers un coma, mais ce sont le plus souvent les complications cardio-vasculaires ou les infections qui sont au premier plan.

Pour ce qui est des traitements, la prise en charge du diabète passe par trois grandes catégories de traitements: les mesures hygiéno-diététiques, les antidiabétiques oraux et les insulines. Pour le diabétique de type 2, la première mesure consiste à intervenir sur son alimentation, lui apprendre à trouver des rythmes alimentaires mieux structurés, perdre du poids et redémarrer une activité physique modérée mais soutenue dans le temps.

Lorsque ces mesures ne permettent pas de maîtriser l’hyperglycémie, alors on associe un traitement médicamenteux d’abord par antidiabétiques oraux, puis si nécessaire, l’insuline.

Une maladie qui coûte cher

Selon une étude réalisée par la Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale (CNOPS),  le coût moyen annuel pour une personne diabétique augmente fortement avec l’âge en passant de 6.000 DH en moyenne pour les personnes âgées de moins de 55  ans à 10.600 DH pour celles âgées de 65 ans et plus. Mis à part le facteur de l’âge, globalement l’augmentation des dépenses a été de 107% en cinq années, passant de 183 MDH en 2008 à 379 MDH en 2013.

Ce qui équivaut à un taux d’évolution annuel moyen de 16%. Cette dépense représente ainsi 8% des dépenses de soins de la CNOPS en 2013 contre 5% en 2008. Ils sont chaque année  plus de 6.000 assurés chez la CNOPS à avoir déclaré être atteints de diabète pour la première fois. Entre 2008 et 2013 ce nombre a plus que doublé en atteignant 49.169 cas, contre 22.079 cinq années auparavant. Cette même étude révèle l’évolution remarquable du diabète de type 2 parmi les personnes atteintes de diabète. Si en 2008 ce type de diabète ne dépassait pas les 27% chez le total des personnes atteintes, en 2013 il en représente 58%. 

Autre constat : le diabète n’est pas  une maladie qui concerne plus les femmes que les hommes. Les chiffres publiés par la CNOPS en témoignent. Selon la  Caisse, les femmes bénéficiaires de l’AMO-CNOPS ont représenté   49% des diabétiques contre 51% pour les hommes en 2013. Cependant, si le sexe n’est pas déterminant dans cette maladie, l’âge l’est. «Généralement, la prévalence du diabète augmente fortement avec l’âge pour atteindre un maximum de 7,6% chez les femmes âgées de 65-70 ans et de 7,5% chez les hommes de même âge», apprend-on auprès de la CNOPS. En 2013, l’étude a fait état de 94% des diabétiques ayant dépassé l’âge de 40 ans. 

 

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