Société

Divergences sur l’ordre du jour proposé par le gouvernement

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La tension entre gouvernement et syndicats reprend de plus belle, à quelques semaines de la relance du dialogue social. Motif : l’ordre du jour tracé et proposé il y a dix jours par le Premier ministre aux syndicats fait abstraction de la question des augmentations de salaires, dont le seuil fixé par le gouvernement El Fassi (hausse de 10% étalée sur deux ans) a été rejeté par les centrales syndicales concernées par le dialogue social. «Les points évoqués dans l’ordre du jour proposé par le Premier ministre concernent essentiellement les questions du droit à la grève et les libertés syndicales», relève le SG adjoint de la CDT, Abdelkader Zaïr. «La question salariale est le grand et principal absent de cet ordre du jour», fait constater la centrale de Noubir El Amaoui, précisant que «l’aspect matériel de la question n’a fait l’objet d’aucun accord lors de la session d’avril du dialogue social». «Nous demandons une hausse des salaires à la lumière de la flambée des prix enregistrée en été dernier», affirme le responsable de la CDT, qui revendique également «une répartition équitable des 16 milliards de dirhams qui seront débloqués entre l’ensemble des salariés». Pour rappel, la centrale de Noubir Amaoui a initié une grève le 21 mai dernier pour protester contre ce qu’elle a appelé «l’unilatéralisme» qui aurait présidé aux pourparlers. «Nous ne pouvons pas parler de dialogue social. Ce sont des séances d’écoute», dénonce pour sa part Mohamed Yatim, SG de l’Union nationale des travailleurs marocains (UNMT, proche du PJD). Le seuil du Smig fixé par le gouvernement a été la goutte qui a fait déborder le vase. L’actuel exécutif avait décidé de relever le Smig à 1900 dirhams (10,14 DH l’heure), provoquant une profonde «déception» chez les centrales syndicales. L’UGTM revendiquait un Smig à 4000 DH ; l’UMT et la FDT réclamaient quant à elles un SMIG à 3000 DH, alors que la CDT aspirait à un Smig de 5000 DH. L’ensemble de ces principales centrales syndicales s’apprêtent à reconduire le débat sur cette question avec le gouvernement, même si ce dernier ne semble pas disposé à reprendre le dialogue là où il s’est terminé en avril dernier. C’est ce qui porte les principaux syndicats à accuser le gouvernement El Fassi de vouloir «fuir en avant». Dire que le prochain round de pourparlers promet bien des «empoignades». Même les points proposés au débat par le gouvernement n’échappent pas à ce risque, sachant bien qu’il s’agit du droit à la grève et aux libertés syndicales. Abdelaziz Iwi, membre du bureau central de la FDT, fait déjà état de «pressions» sur le gouvernement de la part du patronat pour imposer la question du droit à la grève sur la table des pourparlers. «La réglementation du droit à la grève ne doit pas s’appliquer uniquement au secteur privé, il faut la généraliser à tous les secteurs», plaide le responsable de la FDT. S’agissant des libertés syndicales, les syndicats revendiquent une loi sur les syndicats à l’image de celle sur les partis. «Une loi qui puisse garantir aux salariés leur droit d’adhérer à des syndicats sans courir le risque de représailles de la part des patrons», espère Abdelaziz Iwi.
En ce qui concerne maintenant le timing de la relance du dialogue social, des dirigeants syndicaux estiment que cette nouvelle manche de pourparlers sera lancée après l’ouverture de la nouvelle législature prévue vendredi prochain. Une série de concertations se tiendront toutefois dans le courant de cette semaine pour un rapprochement des points de vue sur l’ordre du jour établi par le Premier ministre Abbas El Fassi. Ces rencontres préparatoires réuniront les dirigeants des centrales syndicales concernées par le dialogue social et les ministres de l’Emploi et de la Modernisation des secteurs publics, respectivement Jamal Rhmani et Mohamed Abbou.

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