Société

Dossier : Cadrage : Arrêter le massacre

Le palmier est en danger d’extinction. Cet arbre noble et résistant ne fait pas seulement le charme des oasis du grand sud marocain. C’est le moyen de subsistance unique ou presque des douars et villages de cette immense et magnifique région. Chaque année, de Ouarzazate à Zagora en passant par Tata et Mhamid El Ghizlane, le palmier donne des dattes au mois d’octobre que les habitants revendent à bas prix via une foule d’intermédiaires marocains et même étrangers.
Or, il se trouve que la sécheresse qui sévit dans certaines zones, doublée de la maladie du bayoud qui frappe les palmiers de plein fouet, s’avère extrêmement pénalisante. La situation est si critique que les gens en sont réduits à vendre carrément leurs arbres pour pouvoir se nourrir. Du coup, un trafic à grande échelle autour du palmier fait rage depuis quelque temps. Avec des intermédiaires voraces, un marché de plus en plus florissant et la bénédiction des autorités. Un palmier de 4 à 5 mètres se négocie entre 1000 et 1500 Dhs. Certaines villes marocaines profitent de ce commerce juteux à commencer surtout par la première destination de vacances du pays qui connaît un formidable boom touristique et immobilier. Pour se faire belle, Marrakech, connue aussi pour ses ravissantes palmeraies, puise en effet dans les palmeraies des régions voisines.
La jet set de la ville, nationale et étrangère, se paie ces arabres du désert pour embellir ses luxueuses propriétés. Une véritable ruée vers le patrimoine écologique du désert. Et cela ne semble pas près de s’arrêter.
Un tel commerce n’a pas lieu d’être. Car on dégarnit des régions déjà pauvres pour renforcer pour des raisons d’esthétique d’autres plus loties. C’est comme si on déshabillait Rachid pour habiller Mustapha. Ceux qui vident leurs oasis ne le font pas de gaieté de coeur mais par nécessité : ils vendent leurs biens pour pouvoir survivre. Mais est-il décent d’exploiter le fait qu’ils soient dans le besoin pour bâtir tout un commerce sur leur malheur ?
Il aurait été plus juste d’offrir une autre alternative aux populations des rives de oued Drâa où S.M le Roi Mohammed VI effectue actuellement une grande tournée pour le développement : leur permettre de sauvegarder et de valoriser les produits dattiers par une politique de lutte contre la sécheresse et le bayoud, les deux maux qui rongent le tissu de ces belles régions désertiques. Hommes fiers et résistants à l’image des palmiers, les hommes d’ici souffrent en silence dans l’indifférence des pouvoirs publics alors qu’ils ont grandement besoin de leur soutien pour développer leurs cultures ou se reconvertir dans d’autres secteurs d’activité porteurs de progrès pour la région.

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