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Dossier : Cadrage : Leçon de choses

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Grosse tempête sur l’Istiqlal, un grand parti politique, comptant dans ses rangs des centaines de milliers de membres, et dont les sympathisants sont difficilement recensables. L’un des plus importants et des mieux structurés du Royaume. Et, quand l’Istiqlal tangue, c’est toute la vie politique nationale qui peut chavirer.
Dans le cas d’espèce, le leadership actuel du parti a dépassé la crise née de la double-démission d’Abdelkrim Ghallab, et ce sans toutefois aller au fond du problème. Et c’est là le noeud gordien de cette question, qui peut s’avérer douloureuse pour cette formation historique. L’Istiqlal dispose de suffisamment de cadres à la compétence incontestable, dont certains mènent une action remarquable au sein du gouvernement Jettou. Une nouvelle garde qui piaffe d’impatience, se bousculant au portillon pour assumer ses responsabilités. Autre atout de l’Istiqlal : ce parti est tellement bien structuré, tellement organisé et dispose d’une telle assise qu’il peut largement se permettre un débat d’idées. Un débat d’idées qui pourrait s’avérer régénérateur, voire salvateur. Or, ces atouts peuvent se révéler comme autant de handicaps. D’une part, parce que le renouvellement de l’élite au niveau de cette formation se fait lentement et pas toujours de la manière la plus idoine, c’est-à-dire décalée par rapport aux aspirations d’une large frange de ses membres.
D’autre part, le désir de débat est géré de manière politicienne, organique et finalement stérile.
L’Istiqlal, parti qui intègre l’élite et les compétences, stérilise tout cela par des tactiques d’appareil et des manoeuvres partisanes procédurières. La matrice originelle de tous les partis politiques du Maroc, dirigée par Abbas El Fassi, commence à ressembler à une grande maison vacillante et qui sent un peu le moisi.
Toutes les tentatives d’aérer le Parti de l’Istiqlal se sont, jusqu’à présent, soldées par des claquements de portes. Le cas d’Abdelkrim Ghallab, malgré la position du Comité Exécutif, reste le cas de figure le plus choquant pour les Marocains qui se considèrent un peu tous comme des Istiqlaliens.
L’affaire Ghallab va certainement laisser des traces. Certes, à 85 ans, on a l’avenir derrière soi et plus rien à perdre. Mais, il faut reconnaître que le geste de ce politique chevronné, doublé d’un témoin privilégié de l’Histoire contemporaine du Maroc, est pour le moins courageux. Par sa démission, il est sorti par le haut, préférant prendre une retraite, il est vrai, bien méritée, plutôt que de continuer à endurer.

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