Société

Dossier : Circulation sous haute surveillance

© D.R

Depuis le 11 septembre 2001, l’obsession sécuritaire est au centre de toutes les procédures administratives relatives au voyage. Au Canada par exemple, les requérants d’un nouveau passeport doivent respecter des conditions pour le moins absurdes. Ainsi, et selon les lois canadiennes, la photo doit être prise sur un fond blanc ou légèrement teinté, sans ombre, et ne présenter aucune ombre autour du visage. En outre, «l’expression du visage doit être neutre.» C’est-à-dire qu’un léger sourire affiché sur la photo compromettra fatalement toute demande non conforme !
Mais la phobie sécuritaire trouve bien son terrain de prédilection dans les procédures de demandes de visa. Les procédures exigées par les ambassades et consulats américains, particulièrement dans les pays arabes sont un cas d’école. Depuis le 11 septembre, le gouvernement US a engagé une opération de refonte totale et continue des conditions de délivrance des visas. Les demandeurs de visa sont amenés à passer aujourd’hui par un examen plus minutieux que par le passé. Ce qui signifie que les demandes, dans certains cas, nécessiteront plusieurs mois pour êtres traités. En outre, le délai nécessaire à l’étude et à la décision de chaque demande restera difficile, voire impossible à prévoir. Cette sévérité se manifeste surtout dans les formulaires de renseignements que les demandeurs de visa US sont invités à remplir.
Un nouveau formulaire en circulation depuis 2002 comporte des questions pour le moins intrigantes. Florilège : avez-vous des qualifications spécialisées ou une expérience de formation, dans les armes à feu, les explosifs nucléaires, biologiques, ou chimiques ? Ou encore cette question anodine mais profonde : avez-vous reçu une formation technique ?
Des questions d’ordre militaire figurent aussi au menu comme : avez-vous effectué votre service militaire ? Ou encore : avez-vous participé à un conflit armé comme victime ou participant ? (la dernière précision est très instructive, en effet…).
Plus généralement, les demandeurs sont aussi appelés à répondre à des questions genre : énumérez tous les organismes professionnels, sociaux et caritatifs auxquels vous appartenez ou vous contribuez. Ou encore la liste des dix derniers pays que vous avez visité au cours des dix dernieres années…Plus loin mais toujours dans le même esprit, un dispositif procédural nouveau est également en vigueur chez les Britanniques depuis quelque temps. Ainsi, les postulants marocains devront s’acquitter d’avance des frais du visa par un chèque de banque délivré par une banque marocaine (traçabilité oblige). Le formulaire ainsi que les documents présentés à l’appui de la demande doivent tous être mis dans une enveloppe et déposés dans une boîte à lettres que le consulat a installé à Casablanca.
Le consulat précise que «les demandes seront systématiquement rejetées pour manque ou illisibilité de documents». Dans le cas ou une décision ne pourrait être prise sur la base des documents présentés, le requérant sera contacté pour se présenter à un entretien. Du suspense enfin, le consulat le préviendra 24 heures avant du lieu et de l’heure dudit entretien…Essoufflant.

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