La garde à vue de l’homme interpellé mardi soir à Pau, dans le cadre de l’enquête sur le double meurtre de l’hôpital psychiatrique de la ville, a été prolongée de 24 heures mercredi en fin de matinée. L’homme est un membre du personnel de l’établissement contre lequel il existe des « indices graves et concordants », a indiqué le procureur de la République de Pau, Eric Maurel, tout en précisant que « cela ne présageait en rien de la suite ». Entendu en tant que témoin mardi soir, l’homme a ensuite été placé sous le régime de la garde à vue dans la nuit. Il s’agit de la neuvième personne interpellée depuis la découverte du meurtre sauvage d’une infirmière et d’une aide-soignante samedi dans un pavillon de l’hôpital psychiatrique.
Les huit précédentes ont été mises hors de cause. Les autopsies effectuées à l’institut médico-légal de Bordeaux ont établi que le ou les tueurs s’est (se sont) particulièrement acharné(s) sur les victimes. L’une a été retrouvée décapitée, sa tête reposant sur une télévision. L’autre avait reçu tant de coups à l’arme blanche qu’elle était aussi quasiment décapitée. Les deux corps portaient des traces de blessures « post-mortem » et l’heure de leur mort, difficile à établir avec précision, semble se situer dans les quelques heures précédant la découverte des corps, survenue samedi à 07h00. Les victimes ne se sont, semble-t-il, pas bagarrées avec le ou les agresseurs, même s’il semble que l’une d’elles a essayé de se défendre. Pour l’instant, la seule certitude des enquêteurs est le moyen de sortie du tueur : une fenêtre du pavillon dont la vitre brisée était maculée de sang.
Des empreintes de chaussures et de main, ont été relevées sur l’encadrement de la fenêtre.
Les portes du bâtiment, fermées la nuit, ne portaient aucune trace d’effraction. Les deux femmes avaient sur elles un jeu de clefs. Cela peut laisser sous-entendre qu’elles ont soit ouvert à leur meurtrier, soit qu’il possédait les clefs, souligne-t-on de source proche de l’enquête.