Société

Dr Nadia Bezad : «50% des malades du sida sont sous traitement»

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ALM: Quel est l’objectif de ce colloque?
Nadia Bezad: Ce 4ème colloque qui réunit des experts issus de plusieurs pays d’Afrique et du monde arabe ainsi que des responsables politiques, médecins, chercheurs, acteurs de la société civile est l’occasion d’établir un bilan des actions réalisées dans le cadre de l’intégration du VIH-Sida au niveau de la santé sexuelle et reproductive. A travers ce colloque, nous allons dévoiler la nouvelle stratégie d’OPALS qui a été orientée en fonction des nouvelles données. L’autre moment important de ce colloque est la constitution d’un forum national des femmes élues pour la promotion de la santé sexuelle et reproductive. L’objectif étant que ces femmes insèrent cette stratégie dans leur programme politique. La politique peut constituer un moyen pour lutter contre le sida. L’échéance des OMD approche et ce colloque va nous permettre d’examiner les moyens, et les pistes à suivre pour honorer nos engagements avant 2015.

Quelles sont les grandes lignes de la nouvelle stratégie d’OPALS ?
Cette stratégie repose sur plusieurs axes. A commencer par une campagne de dépistage de la tuberculose étant donné que l’infection VIH est de loin le plus gros facteur de risque de contracter la tuberculose. Bon nombre de malades atteints du sida sont également atteints de tuberculose.
L’autre volet porte sur le dépistage du VIH dans les maternités et centres de santé. Lors du bilan sanguin avant l’accouchement, nous conseillons à chaque future mère d’effectuer un test de dépistage du sida. Si le test est positif, nous prenons en charge médicalement la future mère. Il est important de signaler que les médicaments peuvent réduire jusqu’à 80% le risque de transmission du VIH mère-enfant. La prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant figure parmi notre axe majeur. Le ministère de la santé va élargir cette action au niveau des maternités et centres de Santé à travers le Royaume. Nous avons entamé ce programme avec plusieurs ONG féminines qui effectuent un travail remarquable en termes de sensibilisation. Parmi les autres axes, figurent l’éducation sexuelle et la lutte contre la discrimination à l’égard des personnes séropositives.

Quel bilan dressez-vous de la situation au Maroc ?
Au bout de 30 années de lutte contre le sida, des progrès importants ont été réalisés au niveau des médicaments mais il n’y a toujours pas de vaccin. Le constat est là :les programmes de prévention n’ont pas donné de résultat satisfaisant. 87% des cas de transmission du VIH ont lieu par voie hétérosexuelle. Force est de constater aujourd’hui que le sida est en train de se féminiser. 62% des cas sont des femmes dont la tranche d’âge se situe entre 15 et 24 ans. Cette situation s’explique par la vulnérabilité de la femme tant sur le plan biologique que social. Autre constat : 3% des nouvelles infections du VIH touchent des enfants âgés de moins de 15 ans. Quant aux malades du sida, le Maroc comptait  5.319 cas cumulés à fin septembre 2010. Pour ce qui est de la prise en charge médicale, seulement 50% des malades sont sous traitement. Notre objectif aujourd’hui est d’éviter au plus vite de nouvelles infections.

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