Société

E-commerce : Le site Clicoo s’agrandit

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S’offrir un I Pad 2 à 72,10 DH, inimaginable ? C’est aujourd’hui une réalité grâce à un site d’enchère pas comme les autres, clicoo.ma, le premier site d’enchères inversées au Maghreb. «L’idée nous est venue en 2010 avec le développement des enchères qu’on appelle «ludiques». Ce sont des sites de commerce qui comportent un volet bonne affaire et un volet fun», explique Julien Patera, directeur associé du site. Après avoir explosé en 2008 aux États Unis, le concept germe en Europe en parallèle de l’explosion des sites de deal. Il n’en a pas fallu plus à Yassine Sekkat, Julien Patera, Karim Ben Mansour et Karim Dakki, surnommés la « dream team », pour vouloir l’implanter au Maroc. «En novembre 2010, on a sorti un papier et un crayon et on a décidé d’établir une maquette pour le Maroc. Le 2 avril suivant on a lancé le site», se remémore-t-il. Un pari plein de suspens pour ces jeunes entrepreneurs issus des milieux de la communication et du marketing. Le principe ? Deux types d’enchères sont proposés sur la plate-forme web, les enchères uniques et les enchères express. Pour participer, un système de clicoo, des clicks payants en guise de jetons virtuels d’une valeur d’environ 5 DH. Concept de l’enchère inversée : ce n’est pas l’estimation la plus haute qui gagne mais l’enchère unique la plus basse qui remporte le prix. En clair, il faut proposer le prix le plus bas possible et être le seul à le proposer, le tout avec un compte à rebours. Une révolution dans le monde des enchères avec cette autre particularité : Clicoo ne propose que des produits neufs et haut de gamme. «C’est primordial, on ne prend que des produits «tendances», il n’y a rien dans notre galerie destiné à meubler», précise Julien Patera. En seulement cinq mois, le site est passé de 3.000 visiteurs jour à 10.000. «Les gens viennent pour différentes raisons : soit ils sont aisés et aiment le caractère ludique de l’achat, soit ils sont dans une classe moyenne et souhaitent accéder à moindre prix à des articles onéreux», explique Karim Ben Mansour, associé. Leur clientèle s’est créée naturellement, avec l’explosion des deals dans le Royaume qui compte près de 150 portails aujourd’hui. «Plutôt urbaine et plutôt jeune avec le côté fun du site, bien que notre site soit ouvert à tous», commente M. Ben Mansour. Mais un obstacle vient contrer les espoirs de ces jeunes visionnaires : un marché restreint et les problèmes de confiance envers le paiement en ligne. «Le marché reste très petit. En 2009, il représentait 10 millions DH, en 2010, 300 millions alors qu’au même moment en France il valait plusieurs dizaines de milliards ! Bien que les gens commencent à acheter sur Internet, ils préfèrent toujours payer en liquide. Gagner des articles à-95%, au début, c’est difficile à croire, mais ils nous accordent leur confiance », optimise Julien Patera. «Sur Clicoo, la structure de paiement est 100% sécurisée, nous n’avons pas accès aux données des cartes qui passent directement au centre monétique interbancaire et nous proposons également des moyens de paiements alternatifs, comme le téléphone ou la carte Amanty, avec des points de vente en cash à travers le pays. On veut que notre site reste «clean» et ne soit pas associé à des vols de cartes ou autres actions frauduleuses», rassure encore Karim Ben Mansour. Aujourd’hui, en rentrant dans leurs investissements, les jeunes entrepreneurs ne comptent pas s’arrêter là. «Outre plusieurs nouveautés à venir, nous allons lancer une nouvelle plate-forme Internet multilingue et multi-devises d’ici un mois. Et en attendant que le Maroc évolue, on se pose un nouveau défi : s’étendre à l’étranger», s’exclament-ils. Avant la fin 2011, le site vise la possibilité d’un rayonnement à l’international avec son lancement dans un nouveau pays de la région MENA d’ici décembre. «Il faudra investir plus, mais on est encouragé, tout le monde est très enthousiaste, ça nous donne confiance», concluent-ils en souriant.

Charlotte Cortes

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