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Ecarts d’années de scolarité entre régions : Le Conseil d’Azziman tire la sonnette d’alarme

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Atlas territorial des disparités en éducation

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La proportion des régions dont le nombre moyen d’années de scolarité dépasse 6 années de scolarisation représente seulement un tiers, soit 4 régions sur 12.

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La proportion des provinces dont le nombre moyen d’années de scolarité est moins de 6 ans représente 75%. C’est ce qu’a dévoilé le Conseil national de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS) lors de la conférence de presse tenue mercredi à Rabat. En effet, dans son «Atlas territorial des disparités en éducation», le Conseil cible les politiques éducatives dans le domaine de l’équité et de l’égalité des chances à l’horizon 2030. Intervenant à ce sujet, Rahma Bourqia, directrice de l’Instance nationale d’évaluation auprès du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique, a déclaré que cet «Atlas a utilisé des données à la fois nationales, à savoir le recensement de 2014 et des données internationales pour pouvoir comparer le Maroc avec d’autres pays». Elle souligne dans ce sens que «ce qui est intéressant c’est de voir les disparités à différents niveaux territoriaux, à la fois dans la région et les provinces et aussi au niveau communal».

Ainsi, le Conseil a passé au crible les disparités en éducation dans les 1.538 communes du pays. Il s’est avéré que la proportion des régions dont le nombre moyen d’années de scolarité dépasse 6 années de scolarisation représente seulement un tiers, soit 4 régions sur 12. Plus révélateur, le Conseil a établi une lecture précise des disparités constatées en éducation au niveau inter provincial. Celle-ci permet de constater un écart important dans une même région. Ainsi, pour la région Marrakech-Safi, la province de Marrakech est classée 10ème sur 75 provinces marocaines alors que les provinces de Chichaoua, Al Haouz, Rhamna, El Kelâa des Sraghna et El Youssoufia occupent successivement les 75ème, 73ème, 69ème, 65ème, 62ème et 60ème places. Plus encore dans la région de Rabat-Salé-Kénitra, les provinces de Rabat, Shkirate-Témara et Salé se positionnent respectivement à la 1ère, 3ème, et 5ème place alors que la province de Sidi Kacem est au 57ème rang.

Ces disparités sont aussi significatives dans la région du Grand Casablanca-Settat. Dans ce sens, les provinces de Casablanca et Mohammedia sont respectivement classées aux 2ème et 7ème places. En revanche, les provinces de Settat et Sidi Bennour occupent les 56ème et 67ème positions. Le CSEFRS précise que ces écarts sont moins importants dans les régions du Sud et dans la région de Drâa-Tafilalet. Ainsi, la majorité des provinces du Sud a un niveau très rapproché entre eux. Pour ce qui est des provinces de Midelt, Tinghir, Zagora et Ouarzazate, tous appartenant à la région de Drâa-Tafilalet, les indicateurs révèlent que ces entités territoriales occupent respectivement les 47ème, 43ème, 41ème et 39ème positions.

Dans leur analyse, les experts du CSEFRS dévoilent également un écart en éducation entre les communes. Celles-ci apparaîent dans la proportion des provinces par rapport au nombre moyen de scolarité. Ainsi, la proportion des provinces dont le nombre moyen de scolarité dépasse 6 années de scolarisation est moins d’un huitième, soit 185 communes sur un total de 1.538. Dans cette logique, un écart de 11,66 années de scolarisation est enregistré entre la première et la dernière commune, indique le Conseil. Par ailleurs, seules 7 communes réalisent une moyenne d’années de scolarisation variant entre 9,8 à 12,1. Il s’agit de la commune Agdal (Fès), la commune Assoukhour Assawda et El Maarif (Casablanca), la commune de Harhoura (Skhirate-Témara), la commune de Hassan, Souissi, et Agdal Riyad (Rabat).

Toutefois d’autres entités territoriales ne dépassent pas une année de scolarité en référence à la grille établie par le Conseil. Il s’agit de la commune Tahelouante-Assais (Essaouira), la commune de Bouabout Amdlane (Chichaoua), la commune de Oulad Ali Mansour (Tétouan), la commune de Bouchaouen (Figuig) et la commune de Oulad M’hammed (Taourirt).

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Indice Gini de l’éducation

Dans son analyse l’indice Gini de l’éducation s’est basé sur deux indicateurs clés. Il s’agit de la moyenne d’années de scolarisation de la population âgée de 15 ans et plus et de l’indice Gini de l’éducation. Celui-ci s’est fondé sur une population âgée de 15 ans et plus qui montre les inégalités territoriales.

Ainsi pour clarifier le tableau, le Conseil explique que plus l’indice est proche de «0», plus les inégalités dans l’éducation sont faibles. Par ailleurs, ces estimations établies par l’institution se réfèrent aux données de recensement de la population de 2014 ainsi que celles issues de bases statistiques internationales. Le choix de l’année 2014 n’est pas fortuit puisque, comme l’expliquent les experts du Conseil, 2017 est une année de référence pour le suivi des améliorations des indicateurs de l’équité de l’éducation à l’horizon 2030. Toutefois, l’institution tient à souligner que dans ce sens l’équité et l’égalité des chances constituent le premier pilier de la vision stratégique 2015-2030. Une vision qui préconise la mise en place d’une discrimination positive en faveur des zones défavorisées.

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Le positionnement du Maroc au niveau mondial…

Au niveau international, le Maroc se situe à la 136ème place sur un total de 175 pays. Ainsi, la moyenne d’années de scolarisation est de 5,66 en 2014, indique le CSEFRS. En revanche, plus des trois quarts des pays du monde dépassent largement le seuil de 6 années. Le Conseil souligne dans la grille établie à cet égard que pour les 15 premiers pays les années de scolarité dépassent 12 ans.

Les experts du Conseil expliquent que ce retard accumulé dans la moyenne d’années de scolarisation est dû d’abord à l’analphabétisme. Selon l’Atlas territorial des disparités en éducation, l’analphabétisme pèse lourdement sur le niveau moyen du capital humain malgré sa diminution importante durant les dernières années. L’autre facteur évoqué par le Conseil est relatif à l’enseignement secondaire qualifiant et supérieur dans la mesure où celui-ci n’est pas suffisamment étendu, selon l’étude. Pour illustrer ses propos, le CSEFRS souligne que la proportion de la population âgée de 15 ans et plus ayant atteint le niveau supérieur reste relativement faible. De surcroît, le Maroc perd 14 places de plus dans le positionnement en termes d’égalité des chances dans l’accès à l’éducation.

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