Société

Elections : peu de femmes dans l’arène

© D.R

Les femmes ne seront pas très présentes, en tant que candidates, lors des élections du 8 septembre pour le renouvellement du tiers de la Chambre des conseillers. Pour ce scrutin, on peut dire que les syndicats ont mieux fait que les partis politiques, membres de la Koutla compris. L’UGTM (Union générale des travailleurs du Maroc) a volé la vedette aux autres centrales syndicales en désignant une femme tête de liste pour le collège électoral des représentants des salariés (9 sièges en jeu). Il s’agit de Khadija Zoumi, membre du bureau exécutif de la centrale que dirige Benjelloun Andaloussi. La quarantaine à peine révolue, cette femme, ex-haut cadre de l’ANAPEC, conseillère communale à Salé, a gagné ses galons grâce à l’acharnement dont elle avait fait preuve lors du "putsch" contre Abderrazzak Afilal. La CDT (Confédération démocratique du travail) a choisi une autre "dame de fer" pour sa liste. Touriya Lahrech, syndicaliste reconnue au SNE (Syndicat national de l’enseignement), figure à la quatrième place.
La FDT (Fédération démocratique du travail), composée d’ex-CDTistes, a fait mieux en mettant Fatiha Sedass en deuxième position après Abdelhamid Fatihi. Pour la centrale de Mahjoub Benseddik, déjà représentée à la deuxième Chambre par Khadija Ghamiri (secrétaire générale de l’Union de Rabat), aucune femme ne figure parmi les neuf membres de la liste UMT conduite par Miloudi Moukharik et où Farouk Chahir figure à la seconde place. Selon des sources à l’Union marocaine du travail, Amal Aâmiri, dirigeante influente de l’Union syndicale interbancaire a été écartée à la dernière minute pour des raisons qui n’ont pas été dévoilées.
L’ODT (Organisation démocratique du travail), fruit d’une autre scission de la CDT, ne présente pas de candidate. Selon son secrétaire général Ali Lotfi, cette centrale syndicale prévoyait de présenter deux femmes, mais ces dernières (membres suppléants des commissions administratives paritaires affiliées à l’ODT) ne remplissaient pas toutes les conditions d’éligibilité et leurs noms ont été retirés de la liste. Ali Lotfi, qui dirige cette liste, ajoute toutefois que sa centrale fait de la participation de la femme un principe de base. Pour lui, ce n’est donc que partie remise.
Pour leur part, les partis politiques tentent plutôt leur chance avec des candidats masculins. Sur un total de 62 candidats, l’USFP réserve cinq places aux femmes. Khadija Raji entre ainsi dans la course au seul siège à pourvoir au titre des collectivités locales au Grand Casablanca face à des grosses pointures. Dans l’Oriental, Fatima Herbaz est deuxième de liste pour cinq  sièges à pourvoir alors que Malika Zenbouaâ est troisième sur la liste USFP pour les 6 sièges réservés aux collectivités locales dans la région de Tensift-Marrakech-El Haouz. L’USFP présente aussi deux candidates respectivement pour le collège des Chambres d’artisanat à Guelmim-Smara et celui des Chambres de commerce, d’industrie et des services à Rabat-Salé-Zemmour-Zaër.
L’Istiqlal présente quant à lui une seule candidate. Fatiha Bekkali est deuxième sur la liste menée par Miloud El Eulj pour le collège des collectivités locales dans la région de Gharb-Chrarda-Béni Hssen. Le PJD en fait de même avec une seule candidate sur un total de 41. Badiaâ Ezzaki, jeune robe noire portant le voile, est troisième sur la liste menée par Younès Benslimane.
Le PPS, avec un total de 13 candidats, a également opté pourune seule candidature féminine. El Hayat Dlimi est sa candidate pour Lagouira-Oued Eddahab. Mme Dlimi était élue conseillère sous les couleurs du MNP (Mouvement national populaire) et fait partie des 90 élus qui ont quitté la deuxième Chambre récemment. Elle (re)tente sa chance avec le parti de Moulay Ismaïl Alaoui.
Au total, syndicats et partis compris, le nombre des candidates ne doit pas aller au-delà d’une vingtaine. La "discrimination positive" n’a pas joué dans ce sens.
Actuellement, cette chambre ne compte plus que deux femmes : l’UMT Khadija Aâmiri et l’USFP Zoubida Bouaâyyad.

 

 Les dés étaient pipés


Il faut, entre autres, revenir aux élections communales de 2003 pour comprendre la quasi-absence des femmes sur les listes pour ce scrutin du 8 septembre. Les conseillères communales élues sous l’étiquette USFP, par exemple, sont au nombre de 27 sur un total de 3375, contre 18 sur 3890 pour l’Istiqlal et 10 sur 593 pour le PJD. Quand on sait qu’il faut déjà avoir un mandat électif pour se présenter à ce scrutin, on comprend quelque part l’absence des femmes. Notamment du collège des collectivités locales où sont en jeu 54 sièges sur 90.
Quand on ajoute à cela les déchirements qui surviennent au sein des partis à propos des candidatures, on finit par trouver une autre réponse. La "sociologie" des élections de la deuxième Chambre est sans pitié pour les femmes. 

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