Société

Elle tue son bébé de 40 jours

© D.R

Enfin, Meriem a décidé d’aller avertir la police. Elle lui a expliqué que son nouveau-né, Abdelkader, qui est seulement à son quarantième jour, est mort dans des circonstances suspectes. Les enquêteurs se sont dépêchés vers sa maison, située dans un quartier populaire de la commune Yaâcoub Al Mansour, à Rabat. Elle les a conduits vers la chambre à coucher où se trouve le nouveau-né. Le chef de la brigade a levé un drap qui le couvrait. Il fut surpris quand il a lancé son premier regard sur le cadavre. Il présente des taches bleues surtout au niveau du dos, du cou, de la main gauche, de l’épaule droite et sur le front. Le constat l’a convaincu que la mort n’était pas naturelle. Ses limiers l’ont confirmé. Aussitôt, l’un d’eux s’est tourné vers la mère et lui a demandé si elle avait remarqué quoi que ce soit sur son nouveau-né avant sa mort. Elle a gardé le mutisme pour quelques secondes avant de répondre qu’elle soupçonnait un ensorcellement. Qui l’a ensorcelé? La mère n’avait pas de réponse. Elle s’est contentée de fondre en larmes. Son enfant, Kamal, dix-sept ans, est arrivé. Il ne savait pas ce qui se passait. Il s’est adressé directement à sa mère et lui a demandé ce qui est arrivé à son frère.
Les larmes aux yeux, elle lui a affirmé que son frère est mort. Il n’a pas cru ses oreilles. Sa mère lui prétendait qu’il dormait depuis quelques jours. “Comment est-il mort ?“, demande-t-il à sa mère qui continue à pleurer. A ce moment, l’un des limiers s’est adressé à Kamal et l’a interrogé sur la dernière fois qu’il a vu son frère, Abdelkader. “Depuis quatre jours!“. Pour quelle raison ? Sa mère le lui interdisait prétextant que son frère dort d’un sommeil profond après avoir tété le lait. Certes, il lui paru étrange qu’à chaque fois qu’il ait tenté de le voir, sa maman le poussait dehors en lui demandant de le laisser dormir tranquillement. Cette information a mis la puce à l’oreille des enquêteurs qui ont informé aussitôt le procureur du Roi près la Cour d’appel de Rabat. Ce dernier leur a donné les instructions de mettre le cadavre à la disposition du médecin légiste et de mettre la mère en garde-à-vue. Meriem ne savait pas quoi faire quand elle a appris qu’elle serait mise en garde-à-vue. Elle s’est effondrée pour perdre conscience pour quelques moments. Lorsqu’elle a repris son état normal, elle a commencé à clamer son innocence.
Meriem est née en 1962 à Rabat. Quand elle est arrivée à son septième printemps, elle est restée chez elle, sans rejoindre les enfants de son âge à l’école. A dix-sept ans, elle s’est mariée pour entamer une vie digne et honnête.
Une année plus tard, son foyer est égayé d’une petite belle fille. Après quoi, son foyer a vu la naissance d’un deuxième enfant. Seulement, avec le temps, la relation entre les deux époux commence à se dégrader au point qu’elle est arrivée à des bagarres incessantes.
Le mari a fini par recourir au divorce comme solution convenable. Du jour au lendemain, Meriem s’est retrouvée seule avec ses deux enfants sans le moindre soutien. Elle n’a rien à dépenser pour subvenir aux besoins de ses enfants. La solution ? Elle a emprunté le chemin de la prostitution. Depuis, elle n’hésitait pas à racoler les clients jusqu’à l’un des jours de 1992, lorsqu’elle est arrêtée et condamnée à un mois de prison ferme pour débauche. Relâchée, elle retourne au monde de la plus vieille profession. Elle n’avait pas le choix, bien que sa fille, âgée actuellement de vingt-quatre ans, ait immigré vers la France.
Au fil du temps, elle est tombée enceinte. Parce qu’elle ne disposait pas de l’argent nécessaire pour l’avortement, elle a gardé le foetus. Certes, elle avait utilisé des produits traditionnels. Mais en vain. Dernièrement, elle a accouché d’un enfant de sexe masculin.
Contrairement à sa mère, Kamal est plein de joie bien qu’il savait que son nouveau frère est le fruit de la débauche. Sa mort l’a affligé au point qu’il le pleurait.
Entre temps, le résultat de l’autopsie est tombé : “La mort est survenue suite à l’étranglement“. Qui l’a étouffé ? D’une question à l’autre, la mère a craché le morceau. C’est elle qui l’a étouffé. Pourquoi ? Elle ne veut plus d’un nouveau fardeau qui pèse plus sur ses dépenses.
L’élimination du nouveau-né est la solution convenable, pense-t-elle. Le jour J, elle avait acheté de chez une trafiquante de drogue, actuellement en état de fuite, une quantité de haschich.
En retournant chez elle, elle a commencé à fumer des joints et ce, jusqu’à 3h du matin. Une fois le nouveau-né s’est réveillé et a commencé à pleurnicher, elle a entouré de ses deux mains son petit cou et l’a étouffé. Depuis, elle interdisait son fils Kamal de s’approcher de lui prétextant qu’il dormait. Elle passait la nuit près de lui et ce, jusqu’à la quatrième nuit de sa mort lorsqu’elle s’est rendue compte que le cadavre commence à présenter des taches bleues et risque de se décomposer. Aussitôt, elle s’est présentée devant la police pour dévoiler la mort d’Abdelkader. Elle croyait que la police ne la soupçonnerait jamais. Meriem est traduite devant la Cour d’appel de Rabat poursuivie pour infanticide.

Articles similaires

SociétéUne

Alerte météorologique: l’ADM appelle à la vigilance sur l’axe autoroutier Meknès-Oujda

La Société nationale des autoroutes du Maroc (ADM) a appelé les usagers...

SociétéSpécialUne

Plus de 28.000 nouveaux inscrits en 2022-2023 : De plus en plus d’étudiants dans le privé

L’enseignement supérieur privé au Maroc attire des milliers de jeunes chaque année.

SociétéSpécial

Enseignement supérieur privé : CDG Invest entre dans le capital du Groupe Atlantique

CDG Invest a réalisé une prise de participation de 20% via son...

SociétéUne

Enseignement supérieur: La réforme en marche

Le digital occupe une place de taille dans la nouvelle réforme du...

EDITO

Couverture

Nos supplément spéciaux