Société

EMI : Les ingénieurs protestent

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«Nous vivons à cinq dans une chambre de 21 m2, c’est insupportable». Ce propos émane d’un étudiant à l’Ecole Mohammédia des ingénieurs de Rabat (EMI) souhaitant garder l’anonymat. Il proteste contre une situation devenue aujourd’hui invivable. Un cri de desespoir qui en dit long. «Nous possédons un système paramilitaire, et personne n’ose parler, encore moins protester contre cet état de fait». Résultat : les étudiants souffrent en silence.
Ce jeune homme en deuxième année de l’EMI est dépassé par les évènements. Il aurait bien voulu garder le silence, mais c’est plus fort que lui. « Les chambres sont surbookées, on a l’impression de dormir dans des cellules, pire, dans des boîtes de sardines». Ce jeune homme parle au nom de tous les étudiants qui vivent cette situation. Une situation devenue aujourd’hui trop pesante. En fait, depuis le début de cette année universitaire 2005-2006, les futurs ingénieurs ont du mal à gérer leur minuscule espace d’habitation de 21 m2 à l’internat. Cette chambre peut contenir deux à trois étudiants, mais lorsqu’il s’agit de cinq, cela devient ingérable. «Nous avons du mal à dormir et à nous concentrer sur nos études» déclare la même source. 
Cet étudiant raconte que dès le démarrage de l’année scolaire, certains de ses camarades se sont retrouvés devant le fait accompli : «Lors du retour de leurs vacances, quelques-uns de mes amis ont été surpris de trouver leur chambre occupée, les étudiants qui ne trouvaient pas où dormir ont été installés chez les autres par la direction en attendant de solutionner le problème». Un problème de fonds qui est dû quelque part à une mésentente entre l’EMI et la cité Souissi II. La situation semble complexe. Jamaledine Jellal, le directeur adjoint de l’EMI, explique que les années précédentes, les choses se passaient différemment, les concernés arrivaient à gérer le manque de chambres de l’internat en ayant recours à l’aide des différentes cités universitaires.
« L’internat a une capacité réduite, nous avons près de 900 étudiants en interne, mais nous ne possédons que 760 lits. Ce qui veut dire que nous manquons encore de 150 places ». Et d’ajouter : « Nous bénéficions d’habitude de la solidarité des cités universitaires, ce qui nous permettait de pallier ce manque, la cité Souissi I mettait à notre disposition 40 places et sa voisine Souissi II offrait 72 places. Pour les 36 étudiants restants, nous n’avions d’autres choix que de les dispatcher sur les chambres». D’où la surcharge dénoncé par les penssionnaires.
Le directeur adjoint précise : «Cette année, nous avons eu un petit problème avec la cité Souissi II». Cette cité n’aurait pas donné sa réponse quant aux séjours des étudiants. «On nous a fait savoir que nous nous sommes pris trop tard et qu’ils refusaient de recevoir nos étudiants comme cela est de coutume», explique Jamaledine Jellal. Ce ne serait qu’après maintes négociations que la cité a finalement offert 32 places, ce qui donne, selon Jamaleddine Jellal «deux personnes par lits superposables, c’est invivable». Cette situation sera, selon ce responsable, résolue avec l’extension de l’internat de l’EMI dont le premier module de 150 places sera achevé toujours selon la direction en 2006.

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