Société

Enfants en conflit avec la loi: Accès au système judiciaire, quel accompagnement ?

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Qu’il en soit «conscient» ou non, un enfant peut toujours faire face à des circonstances le conduisant à des conflits avec la loi.

Et lorsqu’un enfant entre en contact avec la police, le principal objectif de la justice est de faire en sorte qu’il ne récidive pas. Cela demande un soutien adapté à chaque enfant et à sa famille, selon les circonstances et l’environnement, tout au long du processus. C’est ce qu’a mis en exergue une pléiade d’experts internationaux spécialisés dans le domaine de la protection de l’enfant et de l’action sociale lors de la conférence portant sur l’importance du travail social dans l’action de la justice pour enfants, tenue en début du mois à Marrakech.

Sous le thème «Himaya, pour un meilleur accès des enfants à la justice», la conférence a connu la participation d’un panel de 120 assistants sociaux œuvrant tout aussi bien dans le secteur de la justice et des libertés que dans les autres secteurs connexes, notamment la santé, la sûreté nationale, la gendarmerie royale, l’entraide nationale, en plus de la société civile. Ces acteurs ont échangé les expériences et développé les moyens qui rendent l’action de «l’assistant social et judiciaire» plus efficace.

En effet, selon l’article 40 de la convention des droits de l’enfant, tout enfant en conflit avec la loi a le droit d’être traité d’une manière qui tienne compte de l’opportunité de promouvoir sa réintégration, et aussi d’assumer un rôle constructif dans la société. «On sait bien que les enfants qui offensent vivent souvent dans des familles confrontées à des difficultés telles que la pauvreté, l’abus de substances, ou des séparations difficiles. Ils peuvent être en dehors de l’école, au travail ou dans la rue», explique Régina de Dominicis, représentante de l’Unicef au Maroc.

Le programme «Himaya» apporte dans sa globalité un renforcement du système juridique afin de concevoir des mesures d’accompagnement qui peuvent se poursuivre même après la libération, en cas de peine privative contre un mineur. «Il s’agit d’une approche qui est globale, axée sur le respect des droits de l’enfant et l’intégration des normes internationales dans le traitement des affaires impliquant les enfants quelle que soit leur situation : victimes, témoins, en conflit avec la loi, en situation difficile, ou encore concernés par des procédures civiles», indique la représentante de l’Unicef.

Initié par le ministère de la justice et des libertés, coordonné par l’Unicef et financé par l’Union européenne, le programme «Himaya» permettra la prise en charge de plus de 20.000 enfants en conflit avec la loi par an. Il s’étalera sur une période de 3 ans (2016-2019) et étend son aide même aux enfants victimes de violence, les enfants dans les processus de la kafala, les enfants issus des centres de protection de l’enfance ainsi qu’une moyenne de 100.000 enfants concernés par une procédure civile. Le projet assurera une couverture nationale avec des interventions pilotes au niveau de 5 circonscriptions judiciaires à Agadir, Casablanca, Fès, Marrakech et Tanger.

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