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Entretien avec Jean-Marc Grattepanche : «L’évaluation ne peut se limiter à une note»

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ALM : On parle, de plus en plus, de l’auto évaluation comme alternative aux échecs récurrents constatés chez certains élèves. Comment peut-elle contribuer à corriger certaines imperfections?
Jean-Marc Grattepanche : L’idée est de sortir de l’évaluation sommative pour proposer une évaluation formative sur le taux de réussite de l’élève. En somme, l’évaluation ne peut se limiter à une note sur un 10 ou sur un 20. L’évaluation est plus importante du moment qu’elle est l’outil qui sensibilise au pourcentage ou au degré d’atteinte de la réussite, par rapport à des indicateurs ou à des critères de réussite connus par l’enseignant et par l’élève. L’optique est de dire que l’apprenant est capable, à un moment donné, de savoir où il en est de l’atteinte de son objectif de formation. Cela est important car tout le cursus d’apprentissage s’effectue sur la base de critères connus. D’où l’importance de mesurer, avec l’élève, de manière individuelle, l’atteinte de ces mêmes critères, ou le pourcentage de réussite de chacun de ces critères. La question à se poser est de savoir s’il a entièrement ou imparfaitement atteint l’objectif préconisé?

Cela revient à consolider l’apport de l’enseignant de manière partagée dans le cadre d’un arrêt-bilan ou d’une évaluation formative ?
L’objectif est de sensibiliser les enseignants à modifier leurs pratiques d’évaluation, en vue d’aider chaque élève à être acteur de son apprentissage. Pour arriver à ce niveau escompté d’implication, l’enseignant doit maîtriser les rôles respectifs de son apport ainsi que celui de son élève. Il doit aussi clarifier les concepts de contrôle, de jugement de notation, de la place de l’erreur dans l’apprentissage et du rôle de la correction. Dans le monde professionnel, c’est l’ouvrier ou l’artisan qui corrige les imperfections qu’il a façonnées. C’est lui qui fait la première validation. Et c’est cela qui explique l’importance de l’autoévaluation. L’important dans la vie ce n’est pas que le supérieur hiérarchique dise que le travail est bien fait mais au contraire que la personne qui le réalise soit capable de dire que mon travail n’est pas fait correctement et que je dois le recommencer. C’est le cas pour l’enseignant qui n’est pas seulement en classe pour valider le résultat final mais pour expliquer pourquoi cela n’a pas marché et comment il faut y remédier.

Et comment faire avec des apprenants avec un échec presque total ?
L’échec peut venir aussi du fait que le système scolaire n’est pas en adéquation avec la capacité de cet apprenant à apprendre. Certains élèves ne sont pas faits pour des systèmes scolaires transmisifs de savoir. Ils sont faits pour des systèmes scolaires basés sur des savoir- faire et des approches pratiques. Leur échec peut aussi dépendre de facteurs d’ordre social, familial ou affectif. D’où la nécessité de transmettre cette notion d’implication aux parents pour qu’ils comprennent que la note n’est pas une fin en soi.

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