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Étude : Les transports en commun au Maroc sont inadaptés aux besoins des femmes

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Se déplacer en empruntant un moyen de transport est un véritable parcours du combattant pour la gent féminine. Selon les conclusions de plusieurs études qui ont été menées en 2008 et 2010 au Maroc (Casablanca), en Cisjordanie et au Yémen, les femmes connaissent davantage de difficultés que les hommes pour se déplacer et sont amenées à dépenser plus dans les transports. C’est ce qu’indique un document de la Banque mondiale intitulé «Femmes et transports : un parcours semé d’obstacles». Les différentes études ont révélé que les systèmes de transport dans ces régions ne sont toujours pas adaptés aux besoins de la population féminine. Si les femmes prennent davantage les transports en commun que les hommes, elles sont confrontées à de nombreux obstacles qui entravent leur vie quotidienne. Parmi ceux-ci figurent les itinéraires, les horaires limités, les frais de transport, la sécurité et l’hygiène dans les transports. Pour remédier à cette situation, la Banque mondiale souligne qu’il existe divers moyens pour améliorer la mobilité et la sécurité des femmes lors de leurs déplacements, en l’occurrence le respect des horaires de transport public, l’éclairage des trottoirs et des rues, ou la multiplication des arrêts de bus et des passages piétons. Au Maroc, les premiers résultats de l’étude réalisée du 27 avril au 19 mai 2010 montrent que les obstacles dans le domaine des transports empêchent les femmes de gagner leur vie. «Cette étude est faite à la demande de la Commune urbaine de Casablanca et réalisée par un cabinet de conseils financé par le Plan d’actions genre relevant de la Banque mondiale, sous la supervision d’experts en matière de transports de la Banque mondiale. Les résultats finals seront publiés à la mi-octobre», précise le bureau de la Banque mondiale à Rabat. L’étude pointe du doigt les trajets difficiles. A ce sujet, Jean-Charles Crochet, économiste des transports à la Banque mondiale, a indiqué que «les femmes qui vivent dans les banlieues de Casablanca, à la croissance rapide, sont confrontées à des difficultés pour se rendre jusqu’aux usines textiles qui recrutent» . «L’étude montre que la population féminine souhaite travailler, mais que le système de transport et ses piètres performances ne les y aident pas… Quand on habite certains quartiers de la ville, il est compliqué de se rendre dans les zones industrielles. Les femmes ont l’impression de ne pas pouvoir concilier leurs obligations familiales avec les exigences d’un emploi», poursuit-il. Cela dit, la Banque mondiale reconnaît que la participation croissante des femmes au marché du travail a eu d’importantes conséquences sur la demande en ce qui concerne les transports urbains au Maroc. C’est ce qui explique d’ailleurs pourquoi les pouvoirs publics réfléchissent à de nouvelles stratégies de transport urbain à mettre en place sur le territoire national. Rappelons que la Banque mondiale a accordé un prêt de 100 millions d’euros, soit près de 1,12 milliard de dirhams pour le développement du secteur des déplacements urbains. Le Programme de réforme s’articule autour de trois grands principes, à savoir : l’amélioration de la gouvernance du secteur des déplacements urbains, de l’efficacité des services des transports urbains et des infrastructures ainsi que de la viabilité socio-environnementale du secteur des déplacements urbains. L’objectif étant de renforcer les capacités en matière des transports urbains des municipalités, de fournir un cadre réglementaire, ainsi que les outils adéquats pour réussir la décentralisation.

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