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Etude : Une grande majorité des couples perçoivent l’infertilité et l’AMP comme un sujet tabou

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825.000 couples souffrent de cette maladie

Le think tank Radius, à travers son laboratoire Global Santé, en partenariat avec l’Association marocaine des aspirants à la maternité et à la paternité (MAPA), a réalisé une étude intitulée «Les pouvoirs publics et les professionnels de la santé face à l’infertilité». Au Maroc, 15% des couples marocains, soit 825.000 souffrent de cette maladie. Cette étude qui a été réalisée du 2 février 2020 au 24 novembre 2020 a permis de recueillir l’avis des parties prenantes (médecins, CHU, agences de régulation, ministère, association de patients…) sur la prise en charge de l’infertilité au Maroc, et de collecter des recommandations pour améliorer cette prise en charge sur le plan médical, sanitaire, social et économique. Les résultats de l’étude ont démontré qu’une grande majorité des couples marocains perçoivent l’infertilité et l’Assistance médicale à la procréation (AMP) comme un sujet tabou.

Celui-ci se heurte souvent aux valeurs religieuses et culturelles marocaines. Pour cela, les professionnels de la santé suggèrent d’inscrire l’infertilité parmi les priorités médicales, en associant systématiquement le ministère des affaires islamiques et celui de la solidarité, du développement social, de l’égalité et de la famille pour éclairer, sensibiliser et guider les couples dans le cadre de l’AMP. L’étude fait ressortir que les femmes sont considérées à tort comme seules responsables en cas d’infertilité dans le couple. La virilité et la fertilité sont deux notions différentes à ne pas confondre. Le recours à la médecine traditionnelle ne fait que retarder le diagnostic et la prise en charge. Aussi, l’étude souligne l’importance des conséquences économiques et sociales de l’infertilité. L’accès à l’AMP demeure très coûteux (entre 25.000 et 45.000 DH).

Considérée par certains comme un problème de santé publique et par d’autres comme une maladie qu’il est nécessaire de traiter, les troubles de la fertilité demeurent une pathologie dont les impacts sont multiples. Afin de surmonter les différentes problématiques rencontrées par les patients et les professionnels de la santé, les autorités gagneraient à démocratiser l’accès aux soins relatifs à l’infertilité et à l’AMP à tous les couples marocains, sur l’ensemble des régions du Royaume. Signalons qu’au mois de novembre 2020, le gouvernement avait annoncé l’intégration de certains traitements de l’infertilité à la liste des médicaments remboursables. Cette décision vient apporter une lueur d’espoir aux couples marocains souffrant de troubles de la fertilité et désireux d’avoir des enfants.

Selon l’OMS, l’infertilité est une maladie du système reproductif définie par l’impossibilité d’obtenir une grossesse clinique après douze mois ou plus de rapports sexuels réguliers et non protégés et après 6 mois si l’âge maternel dépasse 35 ans.

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