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Évaluation de l’éducation nationale : Ce que recommande l’OCDE

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Quatre domaines d’intervention sont identifiés

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Ce rapport vise à promouvoir les objectifs de la vision stratégique engagée par le Royaume à l’horizon 2030 en vue d’assurer un apprentissage de qualité pour les élèves marocains.

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Le Maroc est appelé à mettre fin à toute utilisation de l’évaluation entravant l’apprentissage et la progression des élèves. Premières mesures à prendre: la suppression de l’examen de fin de primaire et la réduction des possibilités de redoublement. C’est ce que recommande l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) au Maroc lui permettant de développer son cadre d’évaluation, de renforcer les apprentissages dès les premières années ainsi que de suivre les tendances internationales et les ambitions nationales de scolarisation universelle.
Dans le souci d’améliorer la qualité de l’éducation au Maroc et d’éviter le décrochage et l’abandon scolaires au niveau national, l’OCDE a dévoilé, vendredi 20 juillet, un rapport dans lequel elle analyse les issues d’amélioration de quatre domaines d’évaluation dans l’enseignement national, en l’occurrence l’évaluation des enseignants, des écoles et du système éducatif. Ce rapport, couronnant deux ans de coopération entre le Maroc et l’organisation internationale, vise à promouvoir les objectifs de la vision stratégique engagée par le Royaume à l’horizon 2030 en vue d’assurer un apprentissage de qualité pour les élèves marocains. Le but étant de doter le Royaume d’outils nécessaires pour mettre en œuvre un cadre d’évaluation cohérent, capable d’informer les acteurs éducatifs et d’assurer leur responsabilisation pour atteindre les objectifs fixés par la Vision 2030.

«Le Maroc possède des fondements d’un système d’évaluation efficace. Il gagnerait, cependant, à définir des objectifs et des normes sur la qualité attendue de l’éducation afin de guider l’évaluation et de fixer un cap clair pour son système éducatif. Une meilleure exploitation des données des évaluations pour informer et éclairer les politiques d’éducation et le public permettrait au Maroc d’assurer la cohérence des réformes et fédérer les acteurs autour des objectifs de la Vision 2030», peut-on lire du rapport de l’OCDE.

Le Maroc devrait, selon l’OCDE, mettre en place un plan stratégique sur le moyen terme pour clarifier les objectifs de la Vision 2030 et permettre d’orienter l’action de l’ensemble des acteurs pour sa réalisation. Le cadre d’évaluation du système éducatif tel qu’il est préconisé par l’organisation internationale devrait contenir à la fois un système de gouvernance clair de l’évaluation, le développement d’indicateurs de suivi ainsi que des processus de communication et de dissémination de l’information transparents pour promouvoir la responsabilisation de l’action publique.

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Parmi les propositions émises, le remplacement de l’examen du Certificat d’études primaires (CEP) à la fin de ce cycle par une évaluation nationale standardisée sans enjeu de passage pour les élèves.

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L’examen du certificat d’étude primaire à remplacer

S’agissant de l’évaluation des élèves, l’OCDE appelle le Maroc à développer la capacité des enseignants à mettre en place et à exploiter des évaluations formatives alignées avec le curriculum. En vue d’atteindre cet objectif, la nécessité est de poursuivre les projets de révision de l’évaluation diagnostic en début d’année permettant ainsi aux enseignants d’identifier les difficultés. «Les enseignants gagneraient également à obtenir une formation plus approfondie en évaluation en classe, en particulier l’évaluation formative, dans le cadre de leur formation initiale et de la formation continue», relève-t-on de l’OCDE. Pour remédier aux difficultés d’apprentissages et du décrochage précoce des élèves, l’OCDE propose au Maroc de revoir les modalités de progression dans son système éducatif.

La finalité étant de limiter le redoublement dans l’enseignement obligatoire particulièrement durant les premières années du primaire. Parmi les propositions émises dans ce sens, le remplacement de l’examen du Certificat d’études primaires (CEP) à la fin de ce cycle par une évaluation nationale standardisée sans enjeu de passage pour les élèves. Une évaluation qui permettrait, selon les experts de l’OCDE, de mesurer de manière plus juste les acquis des élèves tout en faisant ressortir les informations nécessaires à l’amélioration des pratiques d’enseignement et des politiques nationales.

«Un tel changement déplacerait ainsi la responsabilité de la réussite ou de l’échec scolaire de l’enfant vers le système dans sa globalité», expliquent-ils. De même, la fiabilité des examens certificatifs du brevet et du baccalauréat devrait être renforcée permettant d’évaluer de manière précise les acquis des élèves et de mieux refléter les compétences attendues par le curricula et le marché du travail.

L’investissement en ressource est de mise

Des pistes sont fournies par l’OCDE en vue d’orienter le travail entamé par le ministère de tutelle dans le développement des normes professionnelles d’enseignement. Il est ainsi nécessaire d’engager des consultations poussées avec des enseignants en amont et de centrer les normes sur les pratiques d’enseignement en classe qui ont un impact prouvé sur l’amélioration des apprentissages. De même, un important investissement en ressources est demandé à moyen et long termes pour la création d’une évaluation plus efficace, fournissant à la fois un accompagnement et une supervision.

L’idéal serait de mettre en place progressivement deux processus d’évaluation distincts. Le premier est d’ordre interne à l’établissement scolaire. Il devrait être axé sur le développement professionnel de l’enseignement. Le processus externe aura pour but d’informer la gestion du plan de carrière et récompenser la performance. Tenant compte de l’intégration de nouveaux enseignants dans le système éducatif, l’OCDE recommande le développement d’un système de certification et de titularisation plus robuste axé sur un accompagnement pédagogique du nouvel enseignant au sein de l’école.

Les capacités des Aref à renforcer

Par ailleurs, l’OCDE invite le Maroc à investir davantage dans le développement des capacités des Académies régionales de l’éducation et de la formation (AREF) et à évaluer la performance de leur sous-système éducatif. Ces instances permettront ainsi de prendre des décisions informées. «Créer une obligation pour les Aref de définir des objectifs régionaux et des cibles chiffrées permettrait de dynamiser le débat sur la qualité de l’éducation au niveau régional. Le ministère pourrait également apporter un appui statistique aux académies pour développer leurs capacités d’analyse», explique à cet effet l’OCDE qui met, entre autres, l’accent sur le rôle que devraient jouer le ministère et les Aref aussi bien sur le plan technique que financier en vue de permettre aux écoles d’appliquer les recommandations des évaluations externes et internes. Parmi les propositions émises, la révision du mode d’intervention de l’Inspection générale des affaires pédagogiques (IGAP) dans l’évaluation externe des établissements scolaires au Maroc.

L’IGAP devrait, dans ce sens, développer ses indicateurs afin d’y mettre plus l’accent sur l’évaluation de l’enseignement au lieu de l’exigence de conformité administrative qui domine actuellement. «Il est conseillé que les inspecteurs pédagogiques, source d’expertise en évaluation des pratiques pédagogiques au Maroc, soient associés à l’évaluation des établissements en prenant en charge la partie évaluation de la qualité de l’enseignement à travers l’observation des pratiques en classes d’enseignement et d’apprentissage», peut-on lire du rapport. En vue de renforcer les pratiques d’auto-évaluation au sein des écoles, l’OCDE propose au ministère de mettre en place des questions simples auxquelles les écoles devraient répondre ainsi qu’une liste d’indicateurs et de ressources qu’elles peuvent utiliser. Le département ministériel pourrait, éventuellement, fournir un appui technique externe.

Ceci passerait par l’implication de coachs dont la mission est d’accompagner les établissements dans leurs activités d’auto-évaluation. Notons que l’appui externe devrait être concentré en priorité dans les écoles primaires des milieux défavorisés avant la généralisation de ce dispositif à l’ensemble des établissements scolaires.

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