Société

Événement : Éclairage : Les dangers du rétroviseur

L’affaire du CIH est grave. Elle est très grave même. Elle ne concerne pas des mis en cause face à leur juge ou face à des enquêteurs pressés de classer leur dossier. Elle dépasse de loin cet aspect procédural, au demeurant essentiel à la bonne marche du service de l’Etat. Et justement c’est un service de l’Etat qui est mis en jeu dans l’affaire du CIH, parmi tant d’autres affaires surgies, ces derniers temps, comme par enchantement.
D’abord il faut relever une vérité que personne ne conteste. Le service public est ce qu’il est. Il a ses défauts inhérents à sa nature même de service public. Il a aussi ses avantages de garantir un minimum de services au public. Mais dès qu’il s’agit de la gestion des deniers publics, de l’argent des contribuables, le dérapage devient une nature, le clientélisme une nécessité et l’abus de pouvoir un droit octroyé.
L’illégalité n’est pas seulement cautionnée par les seuls auteurs des abus, mais elle est avalisée par l’incapacité des pouvoirs publics à instaurer un contrôle systématique et efficace. Le cas du CIH, malgré son statut actuel de société anonyme, n’en demeure pas moins lié à l’Etat ne serait-ce que par la participation des pouvoirs publics dans le capital de la banque. Cela ne confère certes pas à l’Etat le droit de poursuivre les administrateurs de la banque devant la cour spéciale de justice, une juridiction qui ne garantit aux justiciables tous les droits qu’ils trouvent dans les tribunaux ordinaires. Mais cela est une autre histoire.
Aujourd’hui, au fait, on est face à une autre affaire. Celle de remettre au goût du jour des affaires qui datent, des gens qui ont rendu l’âme se trouvent traînés dans la boue, des serviteurs de l’Etat accusés de s’en être servis. Au point que dire vrai se mêle au grand art de la manipulation. Et au point où la filière de l’argent sale et les porteurs de valises s’enchevêtrent avec les bonnes pistes. Celles de pister les coupables et de rendre à l’Etat ses droits.
Aujourd’hui, on doit forcément se projeter dans l’avenir.
Et pour le faire, on n’est pas obligé de voir dans le rétroviseur, mais de prévoir et de prévenir ce qui risque de se passer. Il est sûr qu’on ne peut faire l’impasse sur le passé, ses dérapages, ses heurs et ses malheurs. Mais cela doit se faire dans la sérénité et non dans un esprit revanchard surtout de la part de ceux qui plient l’échine devant les lobbies occultes voire les services étrangers de tout acabit. Pour rester uniquement dans l’affaire CIH, la justice doit dire son mot puisque le dossier est entre ses mains.

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