Société

Femmes et femmes

Fronde des femmes au RNI de Ahmed Osman. Les critiques fusent de partout comme des fléchettes pour dénoncer les méthodes de choix des candidates pour la liste nationale. Du côté des appareils du parti, c’est un silence gêné qui domine. D’ailleurs, l’investiture des postulantes a pris beaucoup de retard et le parti n’a toujours pas rendu publics les noms des intéressées.
Certaines indiscrétions font état des quatre premières places. Il s’agit dans l’ordre de Fatima Ghalia Lili de Laâyoune, de Souad Krafes de Rabat de Fatima Abou Ihssane d’Agadir et de Dadi Zahia Skalli, cadre retraité du ministère du Tourisme. Cette dernière, militante de longue date, est la plus connue du groupe. Les autres sont inconnues du bataillon partisan.
Du coup, le mécontentement règne. Et la colère gronde. On crie au scandale et à la marginalisation des méritantes. Celles qui ont, plus que leur carte de parti, une présence constante dans la vie et les instances de leur formation.
Il s’agit de Nezha Belbachir, femme d’affaires de Rabat, Malika Saroukh, doyenne de la faculté de droit de Tanger et de Najiba Taïtaï, membre de l’université de Harvard et de Naïma Farah, journaliste. En plus de leur niveau intellectuel élevé, les trois dernières dames font partie du bureau exécutif. Ce qui est étonnant, c’est qu’elles n’ont même pas été proposées pour figurer sur la liste nationale. D’autres militantes de Casablanca Marrakech et Tanger, s’estimant injustement exclues, menaceraient de quitter le parti. Alors, qui a décidé des places de choix, très contestées même par certains hommes du RNI, attribuées à Ghalia Lili, Souad El Krafès et Fatima Abou Ihssane ? On murmure que la décision a été prise en dehors du Bureau exécutif. Un membre du parti atteste que ces candidatures controversées, qui ne sont adossées à aucun critère objectif, furent imposées par un comité réduit composé d’Ahmed Osman, M’Hamed El Krafes, Mohamed Benatleb et Abdelhadi El Alami. «Les noms de ces trois femmes sont sortis du chapeau de ces gens-là», confirme une militante en colère.
Député RNI du Sahara, Hassan Derham, défenseur de la candidature de Mme Lili, fut lui-même surpris par la première position de cette dernière. Il s’attendait à ce qu’elle arrive en 6ème rang. Excès de zèle ? Dans l’entourage du président, on susurre que le choix de la première place obéit à des considérations politiques.
Le Sahara c’est quand même important ? Mais ce réflexe facile cache des arrières-pensées évidentes. On croit ainsi plaire et faire preuve d’originalité en présentant des femmes issues des provinces du sud. Le MP n’a-t-il pas fait le même raisonnement en faisant de Gajmoula Bent Abbi, une femme de caractère du reste, la meneuse de sa liste nationale. Or, si tous les partis s’amusent à n’avoir des yeux de Chimène que pour cette région du Maroc, on risque de se retrouver avec une chambre déséquilibrée où ne siègeront que les femmes sahraouies. Et la représentation féminine des autres contrées du Royaume ? Cette situation n’est bonne ni pour la démocratie, ni pour la classe politique, ni pour la cause des femmes. Elle pourrait s’avérer même contre-productive.
Souad El krafès est l’épouse de M’Hamed El Krafès, un des proches collaborateurs de M. Osman, tandis que Fatima Abou Ihssane aurait bénéficié du soutien de Mohamed Boudlal Bouhdoud, un baron du RNI de la région d’Agadir. «Une affaire de famille et de copinage», tranche un cadre du parti. Un autre renchérit, caustique: “Le faucon irait mieux comme symbole du parti en lieu et place de la colombe“.
Ces déclarations, parfois à l’emporte-pièce, traduisent l’état d’esprit dans les rangs du Rassemblement “qui n’a pas su faire honneur aux femmes qui méritent de jouer les premiers rôles“.

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