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Fès : Le marché aux puces plus florissant que jamais

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 Pour mettre en valeur leur marchandise, certains vendeurs trient les habits selon l’âge, le genre et la qualité. D’autres accrochent leurs plus belles pièces dans des cintres.

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Il est 10h, le thermomètre affiche 45 degrés. Situé au cœur de la capitale spirituelle, le marché Bahij est visité par des centaines de personnes par jour. Connu par ses produits frais et variés, ce souk attire des clients des quatre coins de la ville. A part les fruits et légumes, ce lieu est aussi connu comme étant l’un des marchés de friperie les plus réputés. Dans cet univers, tout le monde trouve son compte. Vêtements, chaussures, sacs, nappes, rideaux et objets de décoration sont disponibles à des prix très abordables au grand plaisir des chineurs.

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Comme tous les samedis donc, au marché Bahij de Fès, et malgré le soleil de plomb, des centaines de personnes se pressent pour faire leurs emplettes et dénicher les bonnes pièces. Le temps s’arrête dans ces boutiques qui ressemblent à la caverne d’Ali Baba. Sur des tables en bois ou en fer rouillé, des balles de vêtements sont entassées pêle-mêle. Pour mettre en valeur leur marchandise, certains vendeurs trient les habits selon l’âge, le genre et la qualité. D’autres accrochent leurs plus belles pièces dans des cintres. Devant ces balles, les visages se rencontrent sans vraiment se regarder. Une vingtaine de personnes se met frénétiquement en quête de la perle rare.

Personne ne se gêne de fouiller dans les balles et certaines femmes entrent même dans une sorte de compétition non déclarée comme l’explique Soumia : «Dans ce marché de Bali on trouve notre plaisir. De nombreuses familles viennent acheter des vêtements et s’habiller à des prix très raisonnables. Les clients sont de tout âge et de toute catégorie sociale. A l’ouverture des balles, on se jette sur cette mine de petits trésors pour dénicher les belles pièces. Il arrive que certaines personnes se disputent pour une chemise signée ou une robe dernier cri. Il faut dire que dans ce marché, les bonnes affaires existent. Il suffit juste d’être patient, d’avoir le flair, de savoir fouiner et de bien négocier».

Autre marché, autre décor
La hafa de Bendebbab est aussi un marché très connu des Fassis. Dans ce lieu, le décor est différent des autres marchés aux puces. La joutia est bien organisée, on y trouve des boutiques de vêtements, de chaussures, d’ustensiles de cuisine, de tissus d’ameublement et de tapis. Tous les jours, des voitures de luxe se garent dans le parking du marché. Des femmes et des hommes, dont la plupart sont vêtus en tenues de sport, viennent faire leurs achats. Les plus fidèles sont contactés par les vendeurs avant même l’ouverture des balles comme l’explique Fouzia : «Je suis une cliente fidèle de ce marché aux puces. Je suis obsédée par ces lieux, j’adore cette odeur qui se dégage des balles. Mon dressing et ma maison sont à 80% équipés de ce lieu. Je suis connue chez les vendeurs qui n’hésitent pas à me prévenir à l’arrivée de chaque balle. Quand je n’ai pas la possibilité de venir, ils me sélectionnent les meilleures pièces et me les envoient chez moi. Les prix sont très alléchants, certains articles sont totalement neufs et sont vendus avec leurs étiquettes. Il suffit de bien laver les vêtements pour éviter les allergies ou certaines réactions cutanées».
Il fut un temps où les gens refusaient d’avouer leur fréquentation de ces lieux. Pour se justifier, certaines femmes prétextaient y venir pour acheter les vêtements à leurs bonnes. Dans tout le Royaume, ces marchés ne sont pas réservés aux démunis, ils sont devenus des lieux de rencontres de femmes et d’hommes de bonne classe sociale. Les objets vendus ne sont pas forcément anciens, on y trouve des articles flambant neufs. Certains vêtements et chaussures sont signés, on y trouve du Channel, du Dior, levi’s, Zara, Mango, Esprit ou encore du H&M.

Des aides humanitaires
En fait, la majorité des clients ignore que ces vêtements ne sont pas destinés à la vente. Ces balles sont en réalité destinées aux personnes démunies. La plupart de ces vêtements sont des aides humanitaires collectées dans des églises de pays européens comme l’explique Hassan, vendeur: «ces colis de vêtements sont des dons humanitaires qui proviennent généralement d’Espagne, de France ou d’Italie. Certains vendeurs se contentent d’acheter les colis de Sebta, Melillia, Nador ou Fnideq. D’autres ont des réseaux à l’étranger et font entrer la marchandise. Quand la chance nous sourit, ces colis arrivent à destination sans problème. Mais malheureusement, dans la plupart des cas, nos balles sont saisies par la douane sous prétexte que c’est de la contrebande. Les vêtements seront ensuite offerts aux maisons de bienfaisance ou vendus par d’autres moyens», avant d’ajouter «l’bali est un commerce très lucratif. Les prix obéissent à la question de l’offre et de la demande. Pour notre marge de bénéfice, on ne vend pas les articles au même prix. Des fois c’est à la tête du client. Pour les vêtements de première catégorie, on peut atteindre les 100 DH contrairement à la troisième catégorie qui peut être vendue à 5 ou 10 DH».
En cette saison estivale, les produits phares sont les maillots de bain, les caches maillots et les robes. Dans les « cabines d’essayage » les femmes font la queue pour essayer des articles sans aucune règle d’hygiène. Ces maillots sont ensuite vendus entre 15 et 50 DH selon la qualité, la marque et la tête de la cliente.

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