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Habib Faouzi: «Plus de 34.000 nouveaux cas de cancer par an au Maroc»

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Entretien avec Habib Faouzi, président de la Fédération des centres d’oncologie au Maroc

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Malheureusement nous continuons à avoir de la chirurgie radicale du sein pour une petite tumeur. Ce qui n’est pas du tout éthique. Cela a lieu parce qu’il y a un manque au niveau de la formation de nos chirurgiens, notamment en gynécologique.

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ALM : Quels sont les types de cancer les plus répandus au Maroc?

Habib Faouzi : D’abord, la problématique ce n’est pas s’il est le plus répandu ou non. Il existe deux registres de cancer au Maroc qui sont encore jeunes, mais il faut leur donner du temps. Ainsi, selon nos statistiques, nous dénombrons, a priori, plus de 34.000 nouveaux cas de cancer par an au Maroc. Il s’agit de tous les types de cancer : celui du sein avec 24% ; du col utérin avec 22% ; du poumon avec 17% ; de la prostate, en progression, avec 12%; les lymphomes avec 8%, et divers autres types avec 17%. Mais le plus mortel c’est celui du poumon. D’où l’intérêt de la prévention. Malheureusement, l’individu ne respecte pas les procédures. Sachez que l’interdiction de fumer existe plus de 20 ans, mais elle n’est pas appliquée ! Or, nos enfants commencent à fumer à 12 ans et meurent à l’âge entre 37 et 40 ans laissant des familles derrière eux !

Quelles sont les interventions chirurgicales les plus fréquentes au Maroc?

Actuellement, nous avons tous les moyens pour traiter nos patients, mais il faut avoir également des organismes de contrôle compétents. Si un établissement et un médecin ne pratiquent pas d’une manière standard plus de 50 cas par an, il faut que le Conseil national de l’Ordre des médecins impose un enseignement post-universitaire et des stages.

Malheureusement le cas le plus fréquent c’est que nous continuons à avoir de la chirurgie radicale du sein pour une petite tumeur. Ce qui n’est pas du tout éthique. Cela a lieu parce qu’il y a un manque au niveau de la formation de nos chirurgiens, notamment en gynécologie.

Comment voyez-vous la prise en charge de cette maladie ?

La prise en charge dans ces cas est pratiquement totale par l’AMO, ce qui est salutaire. Cependant, les médecins contrôleurs n’ont pas la compétence qu’il faut. Même les oncologues que l’AMO met à leur disposition sont très jeunes dans le métier, d’où l’intérêt à réfléchir sérieusement, avec un esprit citoyen, sur ce point. J’ajouterais aussi que les responsables de la CNSS et les autres assurances respectent la prescription du médecin qui est maître de la situation comme les organismes internationaux. Or, malheureusement, les responsables de la CNOPS (+ Médecins) ne le font pas, ce qui n’est pas éthique.

A ce jour, nous n’avons jamais reçu une visite de la part de ces responsables pour constater où leurs adhérents se font traiter, ce qui n’est pas le cas des autres prestataires des services.

Tous les traitements en oncologie sont-ils pris en charge par l’AMO ?

Oui, pratiquement tous. Mais, sur le plan basique toutes les innovations technologiques et thérapeutiques, à ce jour, ne sont pas prises en charge. Ce qui a un impact sur la qualité des soins et surtout sur le plan pronostic.

On laisse entendre que certains dossiers sont rejetés par l’AMO. Pourquoi à votre avis ? Est-ce que cela a des répercussions sur les patients ?

Le refus de donner l’accord pour les prises en charge entraîne un retard dans le démarrage du traitement du patient. Ce qui peut mener à un pronostic fatal. A cette occasion, j’invite les patients à s’organiser en association pour défendre leurs intérêts. Ceci m’interpelle : comment expliquez-vous qu’au Maroc la CNOPS soit excédentaire ?

Parlez-nous un peu des nouvelles techniques de traitement d’oncologie. Est-ce qu’elles sont toutes prises en charge ?

Je tiens à vous dire que tous les six mois, de nouvelles thérapies s’imposent pour nos patients, mais malheureusement les services concernés refusent de les rembourser. A titre d’exemple, il y a des produits pharmaceutiques ou technologiques (radiothérapie) qui peuvent réduire de 50% les frais, notamment en matière de diagnostic. Pour finir, soyons citoyens, nos malades viennent de loin, il faut que les acteurs de santé soient à leur service.

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