ALM : Votre association se présente comme un mouvement de prédication, mais la réalité montre qu’elle a des accointances politiques avec le PJD. N’est-ce pas là un double jeu ?
Mohamed Hamdaoui : Pris sous l’angle éthique, nos positions et celles du Parti de la Justice et du Développement sont certes identiques. Ayant le même référentiel islamique, il n’est pas étrange que le Mouvement Unicité et Réforme et le Parti de la Justice et du Développement partagent la même responsabilité dans la défense de nos valeurs morales. C’est ce qui explique notre interférence avec le PJD. Pour bien illustrer ce rapport, je vous donne l’exemple de la question de l’éducation islamique dans notre enseignement. Nous avons fait nôtre cette revendication politique parce qu’elle s’inscrit dans la droite ligne de notre mission.
Le 3ème congrès du MUR coïncide avec le 10ème anniversaire de sa création. Etes-vous satisfait du rendement de votre association ?
Depuis la fusion du mouvement «Al Islah wa attajdid» avec «Rabitat al Mostakbal al-islami» en 1996, je pense que nous avons largement atteint nos objectifs. Notre expérience est citée à l’étranger comme un exemple de « modération » au sein du monde arabo-musulman. Sur le plan interne, nous avons joué un rôle-clef dans la défense des valeurs éthiques de notre société. Nous nous sommes érigés contre toute déviation de cette ligne de conduite.
Mais vos positions prouvent que vous êtes l’incarnation d’un Islam plutôt radical. En quoi l’art et la culture, par exemple, vous dérangent-ils ?
Dans tous les communiqués que nous avons publiés au sujet des festivals, nous avons toujours tenu à clarifier que nous n’avions rien contre ces manifestations. Simplement, nous ne pouvions nous empêcher de dénoncer les dérives qui ont accompagné certaines festivités tels que l’usage de la drogue et de l’alcool, la prostitution, etc. Ce que nous revendiquons, c’est une culture constructive et un art sublime.
