Société

Hanouichi devant le juge d’instruction

© D.R

Au moment où la Chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca rend, mardi, son jugement contre Abdessamad Yassinem, membre d’“Assirate Al Moustakime”, en le condamnant à 7 ans de réclusion criminelle, le juge d’instruction près la Cour d’appel de Rabat se penchait sur le dossier de Taoufik Hanouichi, considéré comme le bras droit de Abdelouaheb Rabiî, alias Errabaâ, condamné à la peine de mort, et 6 membres de sa cellule.
Outre Taoufik Hanouichi, 25 ans, célibataire, sans profession, il s’agit de Zine El Abidine Maskini, du même âge et de même situation familiale que le premier, Taha Belghiti, Tarik Yahiaoui, tous deux âgés de 22ans, célibataires et sans profession, Ahmed Aknid, 39 ans, marié, puisatier de son état et Mohamed Rabhi, 20 ans et Abdelhak Chaïbi, 24ans, tous deux célibataires et ex-soldats.
Ces derniers sont poursuivis pour constitution d’une association de malfaiteurs dans le but de préparer et commettre des actes de terrorisme, atteinte à la vie et à la sécurité des personnes, vol, racket et recel d’objets en rapport avec un acte terroriste, destruction, acquisition et transport d’explosifs et falsification de billets de banque dans le cadre d’un objet collectif visant à attenter gravement à l’ordre public et incitation à commettre des actes terroristes, et non-dénonciation. En effet, l’arrestation des membres de ce groupe et d’une trentaine d’autres «takfiristes» de la Salafiya Jihadia, dont Hassan Bouârfa, remonte au soir du lundi 26 janvier dernier, lors d’une double descente policière. La première opération a eu lieu dans la région de Aïn Lahjar et les zones de Oued Bourkayze dans la banlieue de Fès. C’est d’ailleurs dans cette région que Mohcine Bouârfa a été blessé et arrêté après avoir blessé un agent de police. L’autre opération a eu lieu à Aïn Chebik, à Meknès, quelques heures plus tard. Lors de cette seconde opération, Taoufik El Hanouichi est blessé avant de prendre la poudre d’escampette. Seulement, il a été arrêté le lendemain à Fès, après que les enquêteurs lui ont tendu un piège en le faisant contacter par l’un de ses complices présumés qui a été pris à Meknès. Ces deux disciples de Abdelouaheb Errabaâ, rappelons-le, ont décidé, après l’arrestation de ce dernier, impliqué également dans l’affaire du vol des kalachnikovs à la caserne de Taza, de reprendre le « Jihad » et renforcer les rangs de leurs deux cellules de la Salafiya Jihadia en recrutant des jeunes qui peuvent tuer au nom d’Allah. Effectivement, ils sont arrivés à envenimer les cerveaux d’une dizaine de jeunes pour reprendre leurs activités criminelles et se venger pour leur «guide et émir», Abdelouaheb Errabaâ. C’est ainsi qu’ils ont commencé leurs actes criminels contre des agents d’autorité. Ils ont assassiné deux auxiliaires d’autorité, Kajjou et Thami Lakhlifi, le chef de la D.A.G de l’ex-préfecture de Ismaïlia-Meknès, Layachi Seddiki et le gendarme, Ali Hassi, auxquels ils ont subtilisé leur argent et tous les articles précieux qu’ils ont revendu afin d’avoir de quoi financer leurs projets terroristes. Ces deux principaux membres de La Salafiya Jihadia sont accusés également d’avoir participé au meurtre d’Ahmed M’hadda, fonctionnaire au tribunal de première instance de Nador.
Ils étaient en compagnie de Rebaâ et Ahmed Slimani quand ils ont rencontré ce jeune fonctionnaire dans le train. Lorsqu’ils ont engagé une conversation avec lui, il leur a expliqué qu’il était un fonctionnaire chargé des dossiers des éléments de la Salafiya Jihadia. Aussitôt, ils ont décidé de mettre fin à sa vie, croyant avoir mis la main sur un grand poisson. Ils l’ont invité chez eux puisqu’il cherchait un hôtel pour passer ses premières nuits à Nador. Après avoir dîné, ils ont mis fin à sa vie en l’étranglant; ils ont, par la suite, jeté son corps dans la rue. Ils ont participé également, selon l’enquête policière, à l’assassinat, le jeudi 11 décembre 2003, du commerçant juif marocain, Albert Rebibo. Ce dernier, qui faisait descendre le rideau de son commerce au quartier Koréa, à Casablanca, a été surpris par des «takfiristes» qui l’ont tué par balles.
Signalons que les deux opérations de Meknès et de Fès qui ont été soldées par l’arrestation de Hanouichi et Bouârfa ont permis aux enquêteurs la saisie d’une importante quantité d’explosifs, de détonateurs électriques, de cagoules, d’un fusil traditionnel, un important lot de coutelas, ainsi qu’une unité informatique complète pour la falsification de documents et de billets de banque. Signalons également qu’un policier, Khaled Mansouri, a laissé sa peau lors de ces opérations contre les «takfiristes» de la salfiya Jihadia à Fès et Meknès. Un autre policier et un gendarme ont été légèrement blessés.
Par ailleurs, la Chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca a reporté deux nouveaux dossiers de la Salafiya Jihadia à l’audience du mardi 23 mars. Il s’agit du dossier concernant deux «takfirites» de la Salafiya Jihadia et de celui relatif à un membre d’Assirate Al Moustakime “. Le report du premier dossier a eu lieu pour la convocation de la défense qui n’avait pas assisté à l’audience et le report du second dossier a été reporté pour désigner un avocat soutenant le mis en cause dans le cadre de l’assistance judiciaire.

Articles similaires

SociétéUne

Alerte météorologique: l’ADM appelle à la vigilance sur l’axe autoroutier Meknès-Oujda

La Société nationale des autoroutes du Maroc (ADM) a appelé les usagers...

SociétéSpécialUne

Plus de 28.000 nouveaux inscrits en 2022-2023 : De plus en plus d’étudiants dans le privé

L’enseignement supérieur privé au Maroc attire des milliers de jeunes chaque année.

SociétéSpécial

Enseignement supérieur privé : CDG Invest entre dans le capital du Groupe Atlantique

CDG Invest a réalisé une prise de participation de 20% via son...

SociétéUne

Enseignement supérieur: La réforme en marche

Le digital occupe une place de taille dans la nouvelle réforme du...

EDITO

Couverture

Nos supplément spéciaux