Société

Harakat, un pilote qui change d’avion

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C’est en 1977 que Jamaldine Harakat est admis à l’école nationale des pilotes de ligne, au terme d’une rigoureuse sélection entre premiers de la classe. Six ans plus tard, en 1983, c’était son premier lâcher d’officier-pilote. Le jeune Harakat ne sera confirmé pilote de ligne que trois ans plus tard, en 1986, sur le Boeing 747, référence pour le long-courrier.
A partir de 1989, M. Harakat assume la fonction de commandant de bord sur un B 727, à l’époque l’avion de référence : «un commandant de bord a en charge la responsabilité opérationnelle juridique et légale de l’avion», explique-t-il.
De par ses fonctions, le commandant de bord fait aussi office d’officier à l’état civil. «J’ai eu à célébrer deux naissances en plein vol. La première fois, c’était en 1992 sur la ligne Oujda-Marseille».
«La mère, une Marocaine, a donné mon prénom à son enfant», se souvient ému le commandant de bord, aujourd’hui président de l’Union maghrébine des pilotes de ligne. Cette Union regroupe désormais les pays maghrébins et le Sénégal. Le Maroc a beaucoup milité pour que le Sénégal rejoigne le groupe. Jamaldine Harakat a reçu de pleine voix les remerciements du président Abdoulaye Wade au mois de mars 2006.
Aujourd’hui, l’ancien commandant de bord du Boeing a changé de monture. L’Airbus A321 a pris la relève du Boeing 737. «Ce sont deux philosophies différentes. Quand on a fait plus de 20 ans dans un Boeing, on est agréablement surpris par le niveau de technicité d’Airbus», commente-t-il, en comparant les commandes électriques d’un Airbus aux manches hydrauliques toujours en vigueur chez Boeing. Pour le commandant Harakat, la libéralisation ne fait pas peur aux pilotes. La rigoureuse commission d’équivalence veille au grain.
A l’avenir, les pilotes veulent qu’on aborde la formation, en donnant aux futurs pilotes une formation de manager. En quelque sorte, il faut aller vers le style anglo-saxon. Le commandant dit espérer voir plus de jeunes s’intéresser au métier de pilote. Selon les prévisions de la Fédération internationale des pilotes de ligne, les besoins portent sur 140.000 pilotes de ligne à l’horizon 2010. Or, le système de formation actuel à l’échelle de la planète assure à peine la moitié de ces effectifs. Prenant conscience de cette urgence, le Maroc met les bouchées doubles en formant deux promotions par an. La perspective de porter la retraite à  65 ans compléteront certainement la donne.
Bref, pour le commandant, qui parle en connaissance de cause,  le métier a encore de beaux jours devant lui.

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