Société

Haschich, cocaïne et ecstasy

© D.R

Ce vendredi 12 novembre Il conduisait à grande vitesse son scooter tout au long du boulevard Ghandi, à Casablanca. Son ami se tenait derrière. Sont-ils des amis qui faisaient un tour, à bord de l’engin, dans la ville ou des voleurs à l’arraché qui guettaient des victimes, notamment des femmes qui portaient des sacs à main ? Non. Qui sont-ils alors ? L’intuition des limiers de la quatrième section judiciaire de la brigade urbaine de la police judiciaire de Casablanca-Anfa semble ne les avoir jamais induits en erreur. Quand ils leur ont demandé de s’arrêter, le jeune qui conduisait le scooter, a continué d’accélérer. Et après une course-poursuite, les limiers sont arrivés à intercepter le duo. Une fouille corporelle sur place leur a permis de mettre la main sur cent grammes de haschich. Bref, ils sont des dealers qui sillonnent Casablanca pour approvisionner leurs clients. Après quoi, les deux jeunes ont été conduits vers le commissariat de police pour être soumis aux interrogatoires. Ils n’ont pas nié être des dealers qui vendent le haschich et les comprimés psychotropes à des toxicos. “Chez qui vous l’achetez ? “.
Les deux jeunes comparses qui se sont livrés, depuis pas moins de quelques mois, au trafic de drogue ont expliqué aux enquêteurs qu’ils s’approvisionnaient chez un jeune homme. “Où habite-t-il ?“ Les deux dealers ne savent rien sur lui, ni sa vraie identité, ni sa demeure, ni les lieux qu’il fréquente souvent. Ils disposent seulement du numéro de son téléphone portable. Et c’est l’appât que les enquêteurs de la quatrième section judiciaire de la brigade urbaine de la PJ de Casablanca-Anfa ont utilisé pour le mettre dans leurs filets.
L’un des deux jeunes dealers lui a téléphoné et lui a expliqué qu’ils ont besoin de deux cent cinquante grammes de haschich. Il leur a demandé de l’attendre dans une demi-heure pour se rencontrer dans un coin du boulevard Ziraoui. C’est une durée très suffisante pour les policiers afin de se déplacer sur les lieux et monter la souricière. Une fois sur place, une boucle inaperçue a été formée par les éléments de la police pour ne pas permettre au fournisseur de s’enfuir.
Quelques minutes après leur arrivée, il fait son apparition. Une fois qu’il a salué le jeune dealer, la boucle est bouclée et le jeune fournisseur est arrêté. Soumis à une fouille corporelle, les policiers n’ont trouvé sur lui que son téléphone portable. Et le haschich ? Il était en possession d’un autre jeune homme, qui l’attendait, à une centaine de mètres plus loin, à bord d’un vélomoteur. Quand il a remarqué les limiers qui se sont jetés sur le fournisseur, il a pris la fuite, sans laisser de trace. Soumis aux interrogatoires, le jeune fournisseur a dévoilé son prénom. Il s’appelle Réda, célibataire, mais non sans profession. Il est agent de service à l’arrondissement de Maârif. Pourquoi s’est-il adonné au trafic de drogue ? Il a expliqué aux enquêteurs qu’il a été recruté, depuis 1997, à l’arrondissement de Maârif. Seulement, son salaire mensuel dérisoire ne lui permet plus, au fil du temps, de gagner sa vie. Une situation qui l’a incité à recourir à des crédits bancaires. En conséquence, sa situation matérielle est devenue de plus en plus grave.
La solution? Recourir à une activité qui rapporte plus ou moins gros : le trafic de drogue. Depuis, il a commencé l’intermédiation entre les consommateurs, les dealers et les fournisseurs du haschich, contre une commission. De fil en aiguille, il a commencé à faire la connaissance des consommateurs issus des familles plus ou moins aisées. Ces rencontres lui ont permis de découvrir d’autres drogues notamment la cocaïne et l’ecstasy.
D’un trafiquant de ces types de drogues, il est devenu également consommateur surtout de la cocaïne et de l’ecstasy. Qui l’approvisionne de ces drogues ? Il a dévoilé aux enquêteurs l’identité de son fournisseur en cocaïne et en ecstasy sans pouvoir le joindre par téléphone. Ne connaissant pas sa demeure, les enquêteurs ont fini par lancer une note de recherche à son encontre. Et son fournisseur en haschich ? Il leur a expliqué qu’il le connaissait par son surnom, Ch’rif et qu’il dispose du numéro de son téléphone portable. En lui téléphonant et lui demandant de lui apporter deux kilos et demi de haschich, Ch’rif lui a répondu qu’il était prêt. Le lendemain, vers une heure du matin, près de la résidence Normandie, située au boulevard Bir Inzarane, Ch’rif, âgé de quarante-neuf ans, est arrêté en compagnie d’un mineur, âgé de quinze ans. “Où est le haschich ?“, leur demande le chef de la brigade en entamant la fouille corporelle. La surprise de ce dernier était grande.
Ch’rif, repris de justice, dissimulait deux plaques de haschich sous ses aisselles, alors que le mineur a enroulé 22 plaques autour de ses deux jambes.
Orphelin, ce dernier a accepté de devenir convoyeur de haschich pour le compte de Ch’rif, pour gagner sa vie. Fin de l’aventure.

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