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Hejira : «Villes sans bidonvilles est solide»

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Aujourd’hui Le Maroc : où en est le programme « Villes sans bidonvilles » ?
Ahmed Taoufik Hejira : Le programme « Villes sans bidonvilles» est une réponse aux aspirations de SM le Roi Mohammed VI exprimées dans plusieurs discours royaux, notamment le tout dernier discours du Trône. Ce programme n’a été lancé qu’en juillet dernier et en quelques mois, 18 conventions ont d’ores et déjà été signées mobilisant les fonds, des milliards de dirhams, le foncier, des milliers d’hectares, des centaines de cadres marocains et associant l’ensemble des départements concernés, les collectivités locales ainsi que le secteur public. Ces conventions concernent près de la moitié des bidonvilles existant au Maroc. Tous ces partenaires doivent respecter certaines bases, à savoir la coordination et la rationalisation des moyens réels de la ville ainsi que la mobilisation et l’adhésion de tous les partenaires. Reloger et recaser 230.000 ménages vivant dans des bidonvilles, les 540.000 familles résidant dans des habitas anarchiques et les 100.000 autres qui se trouvent sous des toits menaçant ruine n’est pas une chose aisée. Des moyens gigantesques sont requis pour remédier à la situation actuelle.

Qu’est-ce qui fait, selon vous, la force de ce programme ?
Pour la conception « Villes sans bidonvilles », nous nous sommes penchés sur les précédentes expériences menées par le département en matière de lutte contre l’habitat insalubre et nous en avons tiré les leçons nécessaires. Un effort considérable avait été réalisé et notre démarche s’est ainsi basée sur une évaluation objective de ces expériences, tout en se focalisant sur leurs faiblesses afin de les éviter. D’autre part, ce nouveau programme adopte une approche novatrice et pragmatique se basant sur « la ville » comme unité de programmation au lieu du quartier. Il a pour objectif d’arrêter la prolifération des bidonvilles avant de trouver une solution pour l’habitat insalubre existant. Cette approche privilégie un partenariat multi-institutionnel mettant en parfaite synergie une action conjointe entre l’Etat, les collectivités locales et les ONG ? et ce dans le cadre d’une convention signée qui stipule clairement les droits et obligations de chaque partenaire. Cette convention est également assujettie à une date butoir, fixée de commun accord entre les partenaires, pour parvenir à l’objectif de « Villes sans bidonville ». Si tous décident que leur ville pourra assainir son environnement urbanistique et se débarrasser de ses bidonvilles à l’horizon 2007, c’est qu’ils ont pleinement réfléchi aux moyens de respecter cette date sur la base de planning réalisable.

Qu’en est-il du financement ?
Le partenariat financier a également été mûrement réfléchi. En règle générale, le financement des projets est supporté pour le tiers par l’Etat, ministère et organismes sous tutelle. Le deuxième tiers est pris en charge par les partenaires, collectivités locales et secteur privé, alors que les ménages concernés par le relogement ou le recasement participent au financement du reste. Dans de nombreux cas de figure, l’Etat pourrait financer 50 % du projet.

Ne trouvez-vous pas que ce programme est trop ambitieux ?
Vous savez, tout projet qui repose sur le partenariat suppose une part de fragilité, pour la simple raison qu’il ne repose pas entièrement sur la responsabilité du ministère chargé de l’Habitat et de l’Urbanisme. C’est un énorme chantier qui nécessite l’adhésion de tous, ministère et les organismes qui sont sous sa tutelle, collectivités locales, secteur public et ménages concernés. Il suffit qu’un seul maillon de cette chaîne soit rompu pour que les résultats, initialement escomptés ne se réalisent pas. C’est dans ce sens-là que j’ai déclaré que le programme « Villes sans bidonvilles » était à la fois ambitieux et fragile. Au sein du ministère, nous sommes également conscients que le grand lot du travail n’est pas encore entamé, à savoir les bidonvilles de Casablanca. Le problème de la disponibilité du foncier dans la métropole est un grand frein à notre action. Mais nous avons une vision claire en la matière.

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