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Henri Joyeux: «L’aluminium n’a rien à faire dans notre corps»

© D.R

Entretien avec Henri Joyeux, ecrivain, conférencier et chirurgien cancérologue

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Près de 50% des cancers sont liés à de mauvaises habitudes alimentaires. Nous ne mastiquons pas assez les aliments, consommons trop de sucres raffinés, de sucres cachés et les cuissons trop longues qui transforment les sucres complexes en sucres simples et les protéines animales en protéines à pouvoir sucrant.

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ALM : Dans le cadre de la prévention d’un cancer, l’alimentation joue un rôle primordial. Selon vous, quels  sont les aliments à privilégier ?

Henri Joyeux : Nos habitudes alimentaires en Europe sont trop orientées vers les aliments d’origine animale (80%) et pas assez d’origine végétale (seulement 20%). Il faut inverser ce rapport et consommer plus de végétaux, de qualité bio de proximité afin de construire son microbiote intestinal (par les pré- et les pro-biotiques) qui assure 80% de nos défenses immunitaires.

Près de 50% des cancers sont liés à de mauvaises habitudes alimentaires. Nous ne mastiquons pas assez les aliments, consommons trop de sucres raffinés, de sucres cachés (tels dans les boissons et les excès de lactose dans les produits lactés) et les cuissons trop longues qui transforment les sucres complexes en sucres simples et les protéines animales en protéines à pouvoir sucrant (glycquées). Tous ces sucres se stockent en gras et le gras est lui-même cancérigène par exemple pour les seins et la prostate. Il réduit nos défenses immunitaires.

Existe-t-il une recette miracle contre le cancer ?

Non, mais il faut informer la population qui a déjà compris qu’il y a une relation directe entre ce que nous mangeons et notre santé. Les médias informent de mieux en mieux en donnant des conseils qui visent à changer les comportements alimentaires vers la santé. Il y a urgence, car nous sommes débordés par les cas de malades atteints de cancer de toute localisation, et les maladies auto-immunes qui peuvent toucher tous les organes : la thyroïde, les muscles et articulations, le système digestif (maladie de Crohn, rectocolite), maladies de peau et maladies neurodégénératives (Alzheimer et Parkinson)…

Une étude  a été récemment  publiée par deux chercheurs suisses dans l’«International Journal of Cancer», André-Pascal Sappino et Stefano Mandriota ont démontré que les déodorants contenant des sels d’aluminium provoquent des tumeurs chez les souris. Qu’ en pensez-vous ? Faut-il  boycotter ces produits ?

Oui il faut les boycotter. Il est démontré que l’aluminium n’a rien à faire dans notre corps que ce soit par absorption cutanée avec les déodorants, ou avec les vaccins. J’ai publié un livre très complet «Vaccins, comment s’y retrouver ?» et une lettre très précise sur mon site www.professeur-joyeux.com sur le sujet qui confirment ce que vient de publier un de mes collègues, le Pr Romain Gherardi, dans son livre «Toxic Story – deux ou trois vérités embarrassantes sur les adjuvants des vaccins».

S’agissant de la chimiothérapie, de nombreux cancérologues affirment qu’elle ne sert à rien !

Non c’est exagéré. Il y a des indications précises de chimiothérapies efficaces pour traiter et guérir des cas précis de cancer du sein ou des ovaires, des cas de lymphomes et de cancers du poumon. Malheureusement il y a des abus d’indications, qui sont développés surtout par les laboratoires qui cherchent évidemment à ce que leurs produits soient le plus largement prescrits.

L’industrie du cancer est-elle en train de détruire les remèdes sans danger en encourageant ces produits qui sont à la fois onéreux, toxiques et inefficaces ?

Je peux affirmer que la phytothérapie et les compléments alimentaires peuvent être utiles pour aider l’organisme à supporter les traitements lourds des cancers : chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie et les thérapies ciblées de plus en plus utilisées de l’immunothérapie qui commencent à faire leurs preuves, mais coûtent très cher. Mieux vaut donc prévenir qu’avoir à guérir..

Deux rapports, l’un de la Société américaine du cancer et l’autre paru dans la revue scientifique «The Lancet»  alertent   sur l’explosion du nombre des cas de cancer chez les femmes d’ici 2030. Deux facteurs vont alimenter cette hausse, à savoir  l’augmentation et le vieillissement de la population mondiale. A ceci s’ajoute  le manque de prévention efficace dans la détection précoce des cancers féminins. Qu’en pensez-vous ?

Le cancer du sein atteint malheureusement des femmes de plus en plus jeunes. Il reste difficile à guérir, évidemment plus facilement au stade de début qu’à des stades plus avancés où des récidives sont possibles pendant plus de 20 ans.

Les causes sont parfaitement identifiées : la génétique dans 5% des cas et dans les 95% restants, le tabagisme (10 cigarettes par jour pendant des années sont très toxiques), la suralimentation (trop de sucres et de gras d’origine animale), trop d’hormones comme contraception et comme traitement substitutif à la ménopause, trop de stress enfin qui prend de plus en plus d’importance.

Pensez-vous que les Big Data permettront de contribuer à connaître les facteurs favorisant les  cancers et ainsi à mieux comprendre les raisons de leur survenue ?

Oui certainement. Nous avons déjà des certitudes épidémiologiques qui permettent d’orienter la population vers des comportements de santé.

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