L’Ordre national des médecins dentistes lance un appel au respect de l’hygiène et des soins dentaires à l’occasion de la journée mondiale de la santé bucco-dentaire. À l’échelle mondiale, 90% de la population court le risque d’une affection bucco-dentaire (caries, maladies parodontales , cancer de la cavité buccale…).
Pourtant, ces affections peuvent être évitées grâce à la prévention. Au Maroc, force est de constater que les citoyens vont rarement chez le dentiste pour contrôler leurs dents. Et pourtant, les consultations devraient être régulières et avoir lieu tous les six mois. Il faut néanmoins relever que l’accès aux services dentaires reste très limité. Le ratio national actuel est d’1 médecin dentiste pour 70.00 habitants. Ces professionnels qui exercent essentiellement dans le secteur privé libéral sont concentrés dans les zones métropolitaines. Ils seraient ainsi 87%, soit 4.164 dentistes, à opérer dans le privé contre seulement 460 dans le public. Pour remédier à la pénurie des dentistes, le ministère de la santé compte atteindre un ratio de médecins dentistes de 1 pour 50.00 habitants.
Par ailleurs, l’Ordre national des dentistes pointe du doigt les dépenses de santé par habitant qui sont dérisoires. Ainsi, la dépense moyenne annuelle de santé par personne au Maroc n’est que de 16,47 DH en milieu urbain sachant que seuls 6,2 % du PIB national sont réservés à la santé. L’argent public alloué à chaque habitant pour sa santé est ainsi bien en deçà de la moyenne des pays à développement semblable (180 dollars contre 230 dollars en moyenne).
Profitant de cette journée mondiale, l’Ordre national des médecins dentistes engage une action prospective et pédagogique, en mettant en œuvre un «Parcours de la santé bucco-dentaire», en collaboration avec le ministère de la santé. L’objectif étant de faire de la santé bucco-dentaire un vecteur de santé globale. Parmi les priorités de l’Ordre figure le renforcement du cursus de formation ainsi que l’arsenal juridique. Le profil de formation du médecin dentiste marocain doit être en adéquation avec les normes internationales, en tenant compte des réalités marocaines en termes de besoin en soins.
L’Ordre des médecins estime que la réforme des études odontologiques en cours devrait avoir comme objectif qualitatif la rénovation des programmes d’enseignement, afin d’assurer une meilleure adéquation formation/fmploi.