Société

Hygiène intime, ni trop ni trop peu

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Sujet tabou, l’hygiène intime est peu abordée dans notre société malgré l’importance qu’elle revêt. Celle-ci constitue au même titre que l’hygiène corporelle un devoir. Si certains obéissent à la règle, d’autres ont tendance à la négliger. Une bonne hygiène est pourtant primordiale non seulement pour son propre confort, son partenaire mais surtout pour sa santé. Le défaut d’hygiène peut entraîner une prolifération bactérienne due à la macération et facilite la transmission de germes. A côté du manque d’hygiène, la chaleur, les sous-vêtements synthétiques favorisent les infections qui entraînent à leur tour les pertes blanches. Et à l’inverse, trop d’hygiène tue l’hygiène. L’excès des toilettes intimes est fortement déconseillé. Elles sont aussi nuisibles que la négligence (voir encadré). Selon les spécialistes, la toilette intime doit se faire deux fois par semaine car les femmes qui s’y adonnent quotidiennement risquent de s’exposer à des infections vaginales. Avant le rapport sexuel, une toilette de la vulve, la région anale, les mains et la bouche est conseillé car les préliminaires amoureux mettent en contact les mains et la bouche avec les organes génitaux du partenaire. Après un rapport sexuel, il est inutile de recourir à la douche vaginale, il est préférable de se laver à l’eau avec un savon non parfumé. La toilette intime doit rester vulvaire et non vaginale. La toilette vulvaire présente l’avantage d’éliminer les odeurs et surtout de débarrasser la surface de la peau des déchets. Elle doit obéir aux mêmes règles que l’hygiène cutanée étant donné que la vulve est anatomiquement de la peau. L’hygiène intime concerne également les hommes. Si les femmes ont tendance à changer quotidiennement leurs culottes c’est loin d’être le cas des hommes. «Je ne change de caleçons que 2 à 3 fois par semaine bien que je me douche chaque jour et que je fasse mes ablutions cinq fois durant la journée», affirme Farid, étudiant. Un constat que relève le Pr Mounir Charif Chefchaouni, chirurgien urologue. «Il faut changer de caleçon chaque jour. Cela est peu fréquent chez les hommes». Ne pas se laver peut engendrer la formation de dépôts malodorants entre la couronne du gland et le fourreau. Contrairement aux femmes, les hommes sont beaucoup moins exposés aux risques d’infections. «Le seul risque, ce sont les mycoses cutanées de la racine des cuisses et de l’espace entre la bourse et les cuisses», affirme le Pr Charif Chefchaouni. Si de nombreux spécialistes recommandent le rasage de la partie intime, le Pr Charif Chefchaouni pense qu’il faut éviter cette pratique. «Le rasage est une source d’infection cutanée due au staphilocoque». Il faut aussi noter que sur les testicules, les risques de se couper sont plus importants vu la fragilité de la peau à cet endroit. Quant aux mauvaises odeurs de la partie intime, peu de personnes osent en parler. Il est pourtant recommandé à toute femme incommodée par de mauvaises odeurs vaginales de consulter un médecin. Les causes internes de ces odeurs peuvent être hormonales ou liées à la prise d’antibiotiques. Les sprays, savons, gels hormonaux constituent des causes externes. En cas de sécrétions excessives, de douleur ou de démangeaisons, il existe des traitements adéquats permettant de juguler l’infection ou de rétablir l’équilibre naturel de la flore vaginale.


Halte à la douche vaginale

Depuis quelques années, les douches vaginales sont pointées du doigt. Elles augmentent les risques d’infections comme le confirme une étude américaine qui a été publiée en 2002 dans la revue «Obstetrics & Gynecology».  Selon cette étude, le risque d’infection vaginale croît de 40% chez les femmes qui se livraient au moins une fois par mois à cette pratique. En rompant l’équilibre de la flore, la douche vaginale peut être responsable d’infections mycosiques ou bactériennes. Il faut aussi relever que la destruction de cette flore peut provoquer une sécheresse vaginale, nuisible au bon déroulement des rapports sexuels. L’autre effet négatif de la douche vaginale, c’est qu’elle déséquilibre le PH, c’est-à-dire l’acidité vaginale. L’intérieur du vagin est acide pour se défendre des bactéries ou levures présentes sur la peau qui ne supportent pas de vivre dans un milieu acide. Si elles entrent dans le vagin, elles sont immédiatement détruites par cette acidité. L’eau de la douche vaginale fait diminuer l’acidité. Cet effet est encore plus agressif si l’on utilise certains produits comme les savons qui contribuent à faire changer le PH de manière dramatique. Le vagin n’en a nullement besoin, étant par nature un organe autonettoyant doté de ses propres substances protectrices et capable de se défendre naturellement contre les infections. Par conséquent, la façon la plus saine de nettoyer son vagin est de le laisser se nettoyer lui-même. L’hygiène intime de la femme doit donc se limiter à la vulve, en excluant l’intérieur du vagin. Et surtout, il faut éviter d’utiliser un savon parfumé qui peut causer des irritations.

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