Société

Immersion dans le monde des préservatifs

© D.R

Il existe des préservatifs de toutes sortes : parfumés, colorés, perlés et même nervurés. Mais à quoi servent-ils? «Le préservatif est un anticonceptionnel mécanique. Il constitue le principal moyen de contraception pour les hommes. Il est utilisé dans deux cas précis: il permet d’éviter une grossesse et de se protéger contre les maladies sexuellement transmissibles (MST) et le sida», affirme Dr. Mustapha Rassi, sexologue. Quant à l’efficacité du préservatif contre les MST, Dr Rassi reste sceptique.
«Le préservatif donne une fausse sécurité contre les MST. Il ne permet pas de se protéger contre certaines de ces maladies notamment les condylomes accuminés ( verrues génitales ), les poux du pubis ou encore la gale ,une MST qui se transmet par voie sexuelle», explique-t-il. Concernant son utilisation, force est de constater que les Marocains ne sont pas de grands adeptes du préservatif comme l’atteste le Dr Mounir Charif Chefchaouni, urologue à Casablanca : «les Marocains n’utilisent pas le préservatif. Ce n’est pas dans leurs habitudes. Et par conséquent, bon nombre de personnes qui entretiennent des relations extra-conjugales peuvent contracter une MST», souligne l’urologue tout en relevant qu’il n’existe pas d’étude en mesure de donner des statistiques à ce sujet. Pour sa part, Dr Rassi reconnaît avoir eu de jeunes patients qui «utilisent de manière régulière le préservatif et qui n’ont jamais «goûté» un vagin». Par ailleurs, beaucoup s’accordent à reconnaître que le préservatif diminue le plaisir dans la mesure où la sensation et la sensibilité ne sont pas les mêmes. Ce manque d’appréciation s’explique aussi par le fait qu’il doit être mis en place au moment où l’excitation est à son comble. «L’un des principaux inconvénients du préservatif est qu’il diminue la spontanéité du rapport sexuel. A ceci s’ajoute le fait que certains hommes éprouvent des difficultés à le mettre sans oublier la nécessité de le retirer rapidement après l’éjaculation», relève Dr Rassi. Il faut aussi relever qu’un préservatif mal adapté parce qu’il est trop long, trop court ou trop large risque non seulement de glisser ou de se déchirer mais aussi de réduire le plaisir sexuel des deux partenaires. D’où l’importance de bien choisir son préservatif tout en veillant à ce qu’il soit de bonne qualité. «Il existe sur le marché une grande variété de préservatif. Il existe même des préservatifs renforcés, qui sont plus épais et utilisés spécialement pour la sodomie. Ils ne sont pas disponibles au Maroc mais certains MRE les ramènent avec eux lors de leurs séjours au bled» note Dr Rassi. Il existe aussi des préservatifs dits « retardants » avec une extrémité plus épaisse ou bien contenant un léger anesthésiant. Ces préservatifs qui ne sont toujours pas en vente chez nous ont pour but précis de retarder l’éjaculation en diminuant les sensations. Ils peuvent être ainsi utilisé comme un moyen permettant de contourner l’éjaculation précoce.
Il faut suivre un certain nombre de recommandations lors de l’usage du préservatif ( voir encadré page 29). «Il faut éviter de faire une fellation avec un préservatif car la partenaire risquerait de le perforer avec ses dents» souligne le sexologue. L’usage d’un lubrifiant est fortement conseillé bien que le préservatif soit déjà lubrifié. «Il faut utiliser un lubrifiant hydrophile c’est-à-dire à base d’eau et éviter ceux qui sont dérivés du pétrole tels que la vaseline», explique-t-il. S’agissant de l’efficacité des préservatifs, Dr Rassi précise que «s’ils sont correctement utilisés, leur efficacité varie de 85 à 98%. Si on ajoute des pommades spermicides, l’efficacité peut atteindre les 100%». On ne le répétera jamais assez : le port du préservatif est primordial. Protégez-vous !

Le préservatif féminin peut être utilisé jusqu’à 5 fois
Consciente du fait que certaines femmes ne peuvent pas facilement s’approvisionner en préservatifs féminins, l’OMS a défini un protocole de nettoyage et de manipulation pour permettre le réemploi sans risque du préservatif féminin.Ce type de contraceptif peut être utilisé jusqu’à cinq fois, à condition qu’il soit nettoyé et traité après chaque usage selon les règles fixées par l’OMS. Le protocole inclut une désinfection, qui doit s’effectuer après le rapport sexuel. La désinfection consiste à plonger le préservatif pendant une minute dans une solution d’hypochlorite de sodium (eau de Javel) diluée à 1/20. Le contraceptif doit ensuite être lavé, séché, rangé et lubrifié avant l’utilisation. Une étude financée par l’OMS a révélé à ce sujet que les caractéristiques physiques se maintiennent largement au-dessus des seuils fixés par le fabricant pour les spécimens neufs, même après sept désinfections successives. Trois groupes de 300 préservatifs ont ainsi été soumis en laboratoire à des essais d’étanchéité (eau), de résistance des joints et de résistance à l’éclatement. Des perforations n’ont été observées que sur 3 des 900 spécimens testés. Les chercheurs estiment cependant que ces défauts résultaient sans doute de la manipulation et non d’une dégradation d’origine chimique

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