Société

Immigration : la déclaration de Rabat

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Les 57 pays présents à la conférence ministérielle euro-africaine sur la migration et le développement se sont engagés, hier à la clôture de ce conclave bi-continental, pour un partenariat étroit pour travailler, conjointement, selon une "approche globale, équilibrée, pragmatique et opérationnelle", lit-on dans le texte de la "Déclaration de Rabat" qui insiste sur le respect des droits fondamentaux et de la dignité des migrants et des réfugiés.
Selon les termes de cette déclaration, ce partenariat, entre pays d’origine, de transit et de destination, est fondé sur la forte conviction que la gestion de ce phénomène entre les deux continents doit englober la lutte contre la pauvreté et la promotion du développement durable et du co-développement. Ce partenariat, selon la même déclaration, devra aborder le phénomène de la migration sous tous les angles jugés pertinents par les pays concernés allant de la valorisation de la migration légale aux campagnes de sensibilisation en passant par la facilitation de la circulation des travailleurs et des personnes, mais aussi la lutte contre la migration illégale y compris par le biais de la réadmission des migrants en situation irrégulière. Les pays présents à la conférence de Rabat s’engagent d’ailleurs à approfondir le dialogue politique entre l’Afrique et l’Europe.
L’approche, les conclusions et le plan d’action issus de la conférence de Rabat seront présentés à l’ONU comme contribution au dialogue de haut niveau de l’organisation onusienne. Cette conférence sera d’ailleurs suivie d’autres initiatives et l’un des scenarii retenus est une autre conférence à Tripoli avant fin 2006. Le plan d’action adopté lors de la conférence de Rabat prévoit une série de mesures dont la facilitation, via des accords bilatéraux, des procédures de la migration légale, le renforcement de la coopération judiciaire et policière pour contrer la traite des êtres humains et les filières mafieuses qui en ont fait un commerce. La mise en place de systèmes de réadmission dans le respect de la dignité et des droits humains figure aussi parmi les mesures que prône ce plan d’action qui prévoit également la mise en place d’un cadre de suivi opportun et qui visera, entre autres, à veiller à la cohérence des missions et politiques de diverses institutions concernées par les questions de migration et de développement.
Des responsables gouvernementaux de quatre pays (Maroc, Espagne, France, Sénégal) en plus du vice-président de la Commission européenne Franco Frattini, ont tenu une conférence de presse à la fin des travaux du conclave de Rabat. Ils ont été unanimes pour affirmer que l’approche sécuritaire, à elle seule, a montré ses limites, tout comme les aides au développement. Interpellés sur l’engagement financier de l’Europe, ils ont affirmé que la conférence de Rabat n’était pas une réunion de bailleurs de fonds, mais qu’une aide (qui n’est pas chiffrable pour le moment) allait être à l’ordre du jour à moyen et long termes.
Cette conférence est un véritable acquis politique pour le Maroc. Franco Frattini l’a résumé, de manière éloquente, en affirmant que le consensus ayant marqué l’esprit de cette conférence était "inimaginable il y a quelques mois" et notamment au sein de la communauté européenne.

A lire aussi :

Déclaration de Rabat

Plan d’action

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