Société

Infertilité : quand la grossesse tarde à s’annoncer

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Nombreux sont les couples qui désirent avoir un enfant. Pour une raison ou une autre, l’heureux événement tarde à venir. Ainsi, lesdits couples commencent à douter de leur fertilité. Sont-ils aptes à procréer? Une multitude de questions rôde dans l’esprit de ces couples «stériles». Stérilité ou infertilité, la science a apporté des remèdes à ces maux. Il est donc important d’établir un bilan de fertilité, pour dresser un tableau de cette stérilité passagère ou permanente. Selon les spécialistes en biologie humaine, on ne peut parler de stérilité que lorsqu’un couple reste sans enfant après deux ans de rapports réguliers, de fréquence suffisamment rapprochée et sans contraception. «15 couples mariés sur 100 environ consultent leurs gynécologues pour retard de conception. Souvent de simples traitements anti-infectieux, hormonaux suffisent pour résoudre ce problème», affirme un biologiste à Rabat. De son côté, Mohamed Zarkaoui, gynécologue-obstétricien et spécialiste en stérilité à Casablanca explique, à ALM que : «on parle d’ infertilité lorsqu’un couple reste sans enfant après huit mois de rapports et sans contraception. Ce délai peut même atteindre deux ans. Ainsi, 10% des couples qui concevront spontanément attendront une durée de 18 mois à 2 ans. Dans notre pays, il est actuellement admis que 15 à 20% des couples ( un couple sur 7) consulteront à un moment donné pour ce problème». Et d’ajouter que «parmi ces couples, 2/3 obtiendront une grossesse alors que l’autre tiers ne pourra pas avoir d’enfant par la médicalisation. Dans l’espèce humaine, la fécondabilité,  c’est-à-dire la probabilité de concevoir à chaque cycle menstruel, est en moyenne de 25% par cycle». Mais, est-ce que le traitement de l’infertilité chez l’homme est comme chez la femme ? Est-ce qu’on traite l’infertilité chez l’homme et chez la femme de la même façon ? Selon M. Zarkaoui, les traitements prescrits au hasard doivent être évités pour ne plus tomber dans l’excès des «prescriptions bateaux», on traite de manière ciblée en fonction de l’approche clinique et biologique.
Ainsi chaque pathologie nécessite un traitement qui lui est dédié et il ne faut pas oublier qu’on n’est pas arrivés à tout savoir à propos de cette merveille qu’est la procréation ! La science et la recherche avancent et on a encore plein de choses à apprendre pour aider ces familles à trouver le bonheur. Pour le gynécologue, «la cœlioscopie et l’hystéroscopie ont apporté énormément dans l’approche diagnostique et thérapeutique, car elles ont permis de poser des diagnostics difficiles tels que l’endométriose et les adhérences». Aujourd’hui, la fécondation in vitro (FIV) a permis de résoudre les problèmes mécaniques où les spermatozoïdes ne pouvaient atteindre l’ovocyte (trompes imperméables, adhérences…). Les troubles de l’ovulation relèvent en général des traitements médicaux, ceux-ci sont disponibles sur le marché marocain, mais leurs prix sont relativement élevés par rapport au niveau de vie du citoyen marocain moyen. Mais à combien les médicaments prescrits sont-ils remboursables ? Au Maroc l’infertilité reste énigmatique : maladie ou luxe ? Selon M. Zarkaoui, «les organismes responsables de la santé ne reconnaissent pas l’infertilité comme pathologie! Il suffit de montrer un bilan ou une ordonnance avec un traitement «suspect» d’appartenir à cette classe pour que tout le dossier soit rejeté ! Des démarches sont faites auprès du ministère pour combler cette faille et tout le dossier est en attente (qui dure)». Dans notre société marocaine, la stérilité était toujours présente mais attribuée par esprit de patriarcat à la femme. L’homme n’en était que la «victime». Elle était à l’origine de drames sociaux (divorces, problèmes d’héritage..). Des solutions étaient trouvées soit par des thérapeutiques (plantes médicinales) ou par des pratiques de sorcellerie ou autres nécessitant des déplacements dans des lieux cultes réputés redonner vigueur et fertilité ! Actuellement, on dispose des nouvelles technologies, les mêmes disponibles dans les pays développés. Des médecins, biologistes et des techniciens formés pour assurer les meilleurs soins de ces pathologies et plusieurs centres de procréation médicalement assistée sont disponibles dans les principales villes du Royaume. «La législation est en cours de réalisation afin de garantir un cadre juridique strict qui évitera tout dérapage dans un domaine aussi sensible», a affirmé Mohamed Zarkaoui. «Les centres de la procréation médicalement assistée (PMA) au Maroc il y en a 16. Pour le remboursement, la PMA au Maroc n’est pas remboursée. En Algérie, il y a 7 centres. Les frais liés aux médicaments sont remboursés, mais pas ceux liés au traitement. Par contre en Tunisie, le pays maghrébin qui a le mieux fait concernant la prise en charge de la PMA. Deux premières tentatives sont entièrement remboursées», a conclu la même source. Au fait, les solutions de ce problème de fertilité sont présentes dans notre pays avec des gens compétents et du matériel adéquat. La science avance à pas de géant afin de résoudre des énigmes qui nous posent encore des difficultés sur le plan du diagnostic génétique ou le choix des gamètes de même que le choix des médicaments utilisés. L’avenir est à nous pour affiner le diagnostic et répondre à la demande de ces couples avec de meilleurs résultats.

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