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Ingénierie : les mesures d’une réforme

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Après plusieurs prospections, une stratégie pour accélérer la cadence de la formation des ingénieurs et passer de 4.000 à 10.000 ingénieurs et assimilés formés annuellement à l’horizon 2010 est désormais mise sur les rails. Le Premier ministre, Driss Jettou, a annoncé la mise en place de cet ambitieux projet, il y a tout juste trois semaines. Tout porte ainsi à croire que la prochaine rentrée universitaire se fera sous le signe de la réforme. Toutes les écoles publiques et privées de formation d’ingénieurs et les Facultés des sciences et techniques sont appelées à s’impliquer dans la réalisation des objectifs de ce projet. Pour les départements concernés, le temps presse. L’échéance arrive, en effet, dans quatre années.
Après avoir dévoilé le plan stratégique mis en place pour l’occasion, des actions ont d’ores et déjà été décidées. Ainsi, les écoles de formation des ingénieurs ont décidé une augmentation de l’ordre de 16% des effectifs rentrants pour l’année universitaire 2006/2007. C’est un bon début. Mais par la suite, et pour voir les effectifs d’ingénieurs formés doubler d’ici 2010, l’augmentation annuelle devrait être de l’ordre de 20%.  Cela impliquerait, par ailleurs, de nouvelles créations d’écoles et de filières de formation d’ingénieurs dans des établissements universitaires existants. Toujours sur le plan pratique de l’application de cette ambitieuse réforme, il faut savoir que des mesures d’accompagnement ont déjà été décidées dans ce sens, notamment une augmentation du budget de fonctionnement des établissements de formation de l’ordre de 40%.
Les effectifs doivent ainsi doubler mais pas les budgets de fonctionnement. Ce qui risque de faire des mécontents quand on sait que la formation d’un ingénieur coûte en moyenne entre 50.000 et 60.000 DH. Les départements concernés par la réforme expliquent, cependant, que le coût de formation devrait en principe diminuer, grâce notamment à une optimisation de la gestion des ressources humaines.
Mise à part la question du coût, et tout en répondant à la demande quantitative des différentes branches de l’économie nationale, le système national de formation d’ingénieurs se doit, par ailleurs, de garantir un label de qualité de formation au niveau international. Nos ingénieurs doivent, en effet, rester classés parmi les meilleurs et leur formation reconnue dans les pays les plus avancés, notamment dans des secteurs porteurs tels que les NTIC, l’offshore, l’aéronautique, les services, les métiers de la mer… Le département de la Formation des cadres a fait ses comptes dans ce sens. Il en ressort que globalement, on pourrait estimer la demande nationale en ingénieurs au minimum à 3500 par année (ce chiffre pourrait facilement atteindre à 5000), alors qu’actuellement, il ne dépasse guère les 1500 ingénieurs formés annuellement.
En vue de répondre à la demande potentielle en ingénieurs dans différents secteurs économiques, l’action est actuellement bien engagée.
Les établissements de formation d’ingénieurs, qui sont actuellement au nombre de 25 et offrent quelque 50 filières de formation, sont ainsi appelés à appliquer de nouvelles normes pédagogiques basées sur l’organisation des enseignements en filières, cycles et modules capitalisables.
Les établissements de formation d’ingénieurs sont donc appelés à subir des réformes profondes, aussi bien sur le plan organisationnel que sur celui pédagogique, afin de pouvoir accompagner la nouvelle dynamique en matière d’investissement.

Les différents types d’accès aux formations en ingénierie
Il existe différents types d’accès aux formations en ingénierie. Tout d’abord, il y a l’accès par le baccalauréat qui draine un nombre important de l’effectif rentrant, suivi de l’accès par le concours commun. Cet accès, d’un genre nouveau, a trouvé un réel succès auprès des écoles d’ingénieurs. Rappelons seulement que la tendance à la forte hausse est essentiellement due à l’arrivée des nouvelles écoles, d’une part, et l’ouverture d’établissements privés réservés aux CPGE d’autre part. L’accès par le DEUG (Bac+2) est également possible.
Cet accès reste cependant faible, variant entre 140 et 160 unités par an, mais une prise de conscience de la valeur de ce mode de recrutement a fait son chemin : l’intention d’augmenter ces effectifs est manifeste chez les responsables des écoles les plus anciennes, même si elle reste encore très timide pour les nouvelles créations.
L’université est, par ailleurs, en train de revoir ses premiers cycles qui pourront constituer une plus grande assiette pour le recrutement d’élèves-ingénieurs. L’accès par la licence reste, quant à lui, encore plus faible, environ 60 par an; ceci est essentiellement dû à l’incompatibilité avec la programmation des cours techniques en première année des écoles d’ingénieurs.

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