La communauté internationale fête la Journée mondiale sans tabac. Une lutte par rapport à laquelle le Maroc est à la traîne.
Initiée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), cette journée vise à mettre en application le programme de conditionnement neutre des paquets de tabacs. En décembre 2012, l’Australie est devenue le premier pays à mettre pleinement en application le conditionnement neutre, alors qu’en 2015, l’Irlande, le Royaume-Uni et la France ont promulgué des lois pour imposer cette mesure à partir de mai 2016.
S’agissant du Maroc, il n’est pas encore question de paquet neutre sachant que même l’interdiction de fumer dans les lieux publics n’est pas appliquée. Pourtant, le Maroc a adopté en 1996 la loi 15-91 anti-tabac stipulant l’interdiction de fumer dans les lieux publics et l’interdiction de la propagande et de la publicité en faveur du tabac.
Au Maroc, le constat est alarmant. 17% de la population marocaine est exposée au tabagisme passif dans l’entourage professionnel, 32% l’est en milieu familial, alors que 60% des Marocains le sont dans les lieux publics.
Autre chiffre inquiétant, le Royaume est considéré comme l’un des plus grands consommateurs de tabac dans la zone méditerranéenne avec plus de 15 milliards de cigarettes par an. D’après une enquête nationale sur les habitudes et les comportements des fumeurs, publiée en 2008 dont les résultats sont relayés par la Fondation Lalla Salma de prévention et de traitement des cancers, le fumeur marocain dépense en moyenne 22 DH par jour pour l’achat de tabac (soit 30% du SMIG).
Si rien n’est fait, cette épidémie entraînera plus de 8 millions de décès par an d’ici à 2030 dans le monde, dont plus de 80% surviendront dans des pays à revenu faible ou intermédiaire.
