Société

Kénitra : Les élus s’étripent

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Si l’Etat met sur pied d’excellents projets, bien ficelés, pour le développement socio-économique du pays, leur réalisation, elle, laisse souvent à désirer. Un exemple probant: celui de Kénitra. Les élus de l’opposition, constituée du PJD, du PSD et du PED, ont organisé une conférence de presse, en fin de semaine dernière, pour condamner « les dilapidations des deniers publics et la mauvaise gestion de la ville de Kénitra non seulement par les élus mais également par les autorités locales ».
L’opposition met ainsi en avant pas moins d’une vingtaine de dossiers. C’est le cas du transport urbain, du surendettement de la ville, de l’organisation de l’activité des vendeurs ambulants, de l’abattoir, du logement social, des zones industrielles, de l’environnement ainsi que les concessions des services de l’assainissement liquide et solide. Ceci, sans parler des dysfonctionnements financiers dans le conseil communal de la ville où des dépenses exorbitantes sont injustifiées et des recettes n’apparaissant pas sur les comptes de la commune.
Principal mis en cause: le président du conseil, Mohamed Talmoust. Toute cette affaire peut, de loin, apparaître comme une bataille politicienne entre la majorité d’une part (Istiqlal, USFP…) et l’opposition d’autre part. Toutefois, un des dossiers mis en avant par les adversaires de Talmoust est actuellement devant la justice. Il s’agit de la sédentarisation des commerçants ambulants. Au fait, ce projet d’envergure, prometteur s’est soldé par un véritable fiasco, sauf probablement pour la ville Témara. Ce sont les ministères du Commerce et de l’Intérieur qui diligentent tout ce projet.
Une première enveloppe de 105 millions de DH a été débloquée au profit de dix régions du Maroc. Celle du Gharb, dont Kénitra est le chef-lieu, en a touché au moins 5 millions de DH. Où sont passés ces fonds? « Impossible de répondre », affirme Aziz Guermat, conseiller communal du PJD. Toujours est-il, qu’à la veille des élections communales de 2003, le wali de Kénitra ainsi que le président Talmoust ont inauguré un marché de sédentarisation des vendeurs ambulants dans le quartier Khebbazat. « Nous avons relevé plusieurs violations à la loi concernant cette opération », indique Mustapha Machich-Alami, élu et député du PSD. Il cite, tout d’abord, la construction de ces boutiques sur une place piétonne, en violation flagrante du plan d’aménagement de la ville. Aussi, l’occupation de ce terrain n’a-t-elle pas été autorisée ni par le conseil communal ni par la direction des collectivités locales. Pire, aucun appel d’offres n’a été lancé pour le choix de l’entrepreneur qui s’est chargé de la construction. Les violations ne sont pas encore finies. Les commerçants bénéficiaires des locaux paient 17.500 DH… à un notaire de la ville, lequel remet l’argent à l’entrepreneur. Résultat: au lieu de 21 commerçants, le marché s’est retrouvé avec 104 vendeurs. Le lieu a été rebaptisé par les habitants. Il porte désormais le triste nom de Guantanamo.

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