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Khalid Cheddadi : «La CIMR est un régime équilibré qui ne connaît pas de déficit»

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Entretien avec Khalid Cheddadi, DG de la CIMR

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Nous avons mené une réforme dès 2003 et nous avons mis en place un système de surveillance et de réaction à travers des règles statutaires pour obliger le conseil d’administration à intervenir en cas de besoin.

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Quelle est la situation actuelle de la CIMR ?

Khalid Cheddadi : Il faut tout d’abord rappeler que le régime de la CIMR est facultatif. Il s’adresse aux salariés du privé et concerne aujourd’hui plus de 8.000 entreprises et 360.000 salariés qui cotisent, soit 8% de la population des salariés déclarés à la CNSS. Les réserves de la CIMR à fin 2017 étaient de 50 MMDH en valeur comptable et de 60 MMDH en valeur marché. Notre régime connaît beaucoup de succès auprès des entreprises puisque le nombre des adhérents connaît une augmentation continue qui est de l’ordre de 4 à 5% par an. Les contributions pourraient atteindre les 8 MMDH en 2018. Et nous tablons sur un volume de 14 MMDH dans 5 ans. Le régime de la CIMR a une certaine particularité puisqu’il s’agit d’un régime équilibré qui ne connaît pas de déficit. Il faut dire que le régime enregistre un excédent technique de 2,5 MMDH par an (ndlr : différence entre les recettes et dépenses). Cet excédent est appelé à augmenter sur les 15 prochaines années. Le secret de la réussite de la CIMR réside dans son mode de gouvernance. De même, nous savons que les réserves de la CIMR vont augmenter puisque après les 60 MMDH de réserves en valeur marché, nous allons passer à 68 MMDH en 2018 et dans cinq ans nous allons dépasser les 100 MMDH. Nous avons mené une réforme dès 2003 et nous avons mis en place un système de surveillance et de réaction à travers des règles statutaires pour obliger le conseil d’administration à intervenir en cas de besoin.

Quel système de gouvernance avez-vous mis en place au sein de la CIMR ?

Nous sommes peut-être un régime du privé mais pas une entreprise commerciale. Il faut dans ce sens préciser que le CIMR est une société mutuelle de retraite et c’est surtout un organisme à but non lucratif. De ce fait, nous n’avons pas d’actionnaires qui ont pour but de gagner de l’argent sur le dos des retraités. Tous les bénéfices générés par le régime sont au service des retraités. Il n’y a donc pas de problématique qui se pose à ce niveau. Cela étant dit, je tiens à signaler que la question de la gouvernance est centrale dans l’équilibre d’un régime. Je pense ainsi que les problèmes liés à la gouvernance font que les caisses de retraite se trouvent aujourd’hui dans la situation où elles sont. Dans le cas d’un régime de retraite l’on peut attendre de la gouvernance deux principales choses. Tout d’abord, le risque lié à la pérennité du régime. Ensuite, il y a la capacité de prendre des décisions et de piloter le régime  justement par les organes de gouvernance d’un régime.

Si l’on prend comme exemple les cas des trois caisses de retraites, nous avons péché par l’un ou l’autre. Autrement et en ce qui concerne la surveillance d’un régime, les bilans actuariels ou l’exercice qui permet de renseigner sur la pérennité du régime sur la base de projections financières et actuarielles, n’étaient pas monnaie courante avant les années 2000. Mais depuis 2003, ces bilans se font pratiquement tous les ans par les caisses de retraite. Cela veut dire qu’il y a une prise de conscience et tous les organes de gouvernance, tous les managers sont renseignés sur la situation du régime. Par contre, le deuxième critère, celui de la capacité de prise de décision est défaillant, pas en raison de l’incompétence des managers, mais plutôt en raison de la difficulté de prendre des décisions. Prenons l’exemple de la CIMR, le conseil d’administration qui concentre les pouvoirs est composé des représentants des adhérents, soit 15 administrateurs actuellement. Lorsqu’il y a un problème, ces derniers se réunissent pour le résoudre sans attendre deux ans ou trois pour le faire mais plutôt au bout de deux ou trois sessions du CA quel que soit le degré de pénibilité.

Quel a été l’apport de la loi 64-12 ?

Je pense que l’apport de cette loi 64-12 (ndlr : le texte portant création de l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale, ACAPS), régissant notamment les régime de retraite privé dont la CIMR, est excellent. Elle doit de ce fait, être étendue aux autres caisses de retraite. Cette loi stipule notamment que les organes de gouvernance sont responsables de l’équilibre du régime en question. Ces organes sont ainsi obligés de faire leur travail à travers un certain nombre d’études, notamment actuarielles, selon plusieurs critères fixés. En cas de problème concernant l’équilibre du régime, les responsables doivent présenter un plan de redressement pour remettre le régime sur les rails. Le même texte dispose qu’en l’absence d’un plan similaire, le régime sera fermé. La sanction est donc énorme et les organes de gouvernance n’ont d’autres choix que d’équilibrer le régime. Ladite loi s’applique à tous les régimes sauf ceux soumis à un texte particulier. Or, il se trouve que les trois caisses (ndlr : CNSS, CMR, RCAR) sont soumises à des textes particuliers et échappent donc à la loi 64-12.

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