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La chirurgie mini-invasive au cœur du congrès

© D.R

Entretien avec Dr El Mostafa Ouaid, gynécologue obstétricien

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La Moroccan Association for Gynecologic Endoscopy (MAGE) vient de tenir son premier congrès au cours de ce mois de décembre. Son président fondateur, Dr El Mostafa Ouaid, gynécologue obstétricien, ancien moniteur à l’hôpital Notre-Dame de Montréal, spécialisé en célio-chirurgie et au CICE (Centre international de chirurgie endoscopique de Clermont Ferrand), nous en rappelle les faits marquants.

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ALM : La Moroccan Association for Gynecologic Endoscopy (MAGE) vient de tenir son premier congrès. Depuis quand a-t-elle été créée et quelles sont ses principales missions ?

Dr El Mostafa Ouaid : L’association vient d’être créée il y a un peu plus d’un an. Ses principales missions sont axées sur la formation et la mise à jour sur les nouvelles techniques chirurgicales en faveur de la population médicale. Précisément, lors de ce premier congrès, nous avons essayé de vulgariser, pendant la première journée, la chirurgie mini-invasive pour les médecins débutants. Ce type de pratique chirurgicale a été, en effet, reconnu de par le monde, quand il doit être prescrit comme le plus rentable et ce à tous les niveaux. Cette chirurgie comporte beaucoup moins de risques et n’abîme pas la fertilité de la femme. Elle permet une meilleure cicatrisation et nécessite donc une dose moindre d’antalgique. La patiente peut de cette manière reprendre plus rapidement son activité professionnelle.

Pourriez-vous nous rappeler les faits marquants de ce premier congrès ?

Le Maroc suit les avancées technologiques en termes de chirurgie dans le domaine gynécologique, précisément. Ce congrès a permis de donner l’occasion aux médecins débutants de se familiariser davantage avec la chirurgie mini-invasive. Pour les chevronnés, nous avons eu l’immense honneur d’opérer 13 patientes, lors des deux journées aux côtés d’éminents praticiens, spécialisés dans l’endométriose et la cancérologie.

Dans le cancer du sein, la chirurgie a bien évolué certes, mais la reconstruction mammaire est-elle systématique ? Quelles sont vos recommandations à ce niveau ?

Ce qu’il faut savoir c’est que le cancer du sein est le premier cancer de la femme. Il y a eu beaucoup d’avancées en matière cancérologique mais aussi esthétique à ce niveau. On a beaucoup recours au traitement conservateur (ndlr: enlever uniquement la tumeur et préserver le sein) qui est infiniment lié à la consultation précoce de la patiente. L’autopalpation et la mammographie sont les deux gestes que je recommande dans le cas du dépistage. Aujourd’hui, nous effectuons beaucoup d’oncoplasties avec conservation mammaire c’est-à-dire avec remodelage du sein opéré. Dans certains cas, pour réduire la tumeur, le médecin prescrit de la chimiothérapie non adjuvante avant de passer à la chirurgie proprement dite.
Les mêmes chirurgies et les mêmes traitements existent au Maroc et à l’étranger. Le manque réside en dehors du périmètre Casablanca-Rabat où les cas des patients ne sont pas étudiés par une équipe collégiale de médecins chacun spécialisé dans un domaine pour aboutir au protocole thérapeutique le plus adéquat pour le malade.

D’une manière générale, quelles sont les nouvelles méthodes chirurgicales empruntées par la chirurgie gynécologique dans le monde?

Aux côtés de la chirurgie conventionnelle, la chirurgie mini-invasive est essentiellement celle qui vient apporter une nouvelle manière de faire. La chirurgie robotique n’est pas encore d’actualité au Maroc mais personnellement et pour avoir assisté dernièrement à un séminaire à ce sujet à Vancouver au Canada, j’estime que cette dernière technologie ne revêt pas de valeur ajoutée surtout pour les praticiens habitués à la chirurgie mini-invasive. Aux Etats-Unis, la vision 3D est très utilisée. Les chirurgiens qui n’ont pas été initiés se servent, en effet, d’un sondage doté d’un robot. Mais avec la pratique ici ou ailleurs, le praticien ne ressentira pas dans la robotique un réel changement.

Le Maroc suit-il l’exemple de ses pairs en matière de chirurgie mini-invasive ?

Oui tout à fait, mais dans les grandes villes surtout. Le problème c’est au niveau académique. L’université ne suit pas pour former les jeunes aux nouvelles techniques chirurgicales.

Que réservez-vous à vos membres pour l’année 2020?

Nous organiserons un work shop les 27 et 28 novembre 2020 et notre invité phare sera Dr Shailesh Puntambekar, reconnu comme l’un des meilleurs chirurgiens laparoscopiques en Inde et à l’étranger. Le célèbre Dr Ceccaroni Francesco, spécialisé dans la dissection des cadavres à Vérone et qui défend le respect de l’innervation pelvienne de la femme.

Avez-vous noué des partenariats avec d’autres associations étrangères ?

En tant qu’ancien médecin chirurgien de l’hôpital Clermont Ferrand je suis soutenu par des confrères. D’ailleurs, l’université de médecine compte nous soutenir en matière de formation en hystéroscopie.

Le Maroc pèche encore en matière de prise en charge psychologique du patient atteint d’une maladie grave. Avez-vous intégré cette problématique dans le cahier des charges de l’association ?
C’est vrai, je vous l’accorde : la prise en charge psychologique du malade manque au Maroc. Le médecin traitant doit jouer le rôle du psychologue. Heureusement, la famille accompagne aussi pour soutenir le patient. D’ailleurs, dans le cancer, nous constatons que le cas des personnes atteintes qui sont seules s’aggrave.

Le mot de la fin…

Je suis très content de cette première édition dans la mesure où les retours ont été très positifs. J’espère que nous pourrons ainsi vulgariser les pratiques de chirurgie mini-invasive à Casablanca mais surtout dans les autres villes. Tout ceci pour que les patientes soient mieux prises en charge.

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