Société

La confiance qui mene droit en prison

© D.R

L’air ne fait pas la chanson. C’est ce que Malika ignorait jusqu’au moment où elle a touché le fond. Elle était à son seizième printemps quand elle a été croisée par un jeune homme, bien habillé. Elle n’oublie pas ce jour de novembre 2001. Elle s’en souvient comme si c’était hier. Elle sortait de chez elle, à Kenitra, pour aller chez son amie, Zahra. Elle lui rendait visite depuis qu’elles étaient sur les bancs de l’école. En traînant ses pas, le jeune homme s’est présenté devant elle, lui demandant quelques minutes pour lui exprimer ses sentiments. Malika ne lui a pas prêté attention et elle a repris son chemin jusqu’à la maison de son amie. En sortant de chez cette dernière, elle a trouvé le jeune homme une fois encore devant elle. Il l’attendait encore. Elle fut surprise par sa patience puisqu’il l’a attendue durant deux heures et demie. Une patience qui semble toucher simultanément son coeur et sa raison. Mais, elle a continué à faire semblant de ne pas s’intéresser à ses paroles mielleuses. Il a rebroussé chemin sans la moindre réaction de Malika. Le lendemain, quand elle est sortie de chez elle à destination de son collège, elle l’a croisé encore une fois. Elle ne prévoyait pas le retrouver devant elle. Elle ne savait pas qu’il la guettait au point d’être au courant de ses faits et gestes. Aussitôt, des questions commencent à hanter son esprit. Est-il de bonne foi où s’agit-il d’un de ces jeunes qui cherche à abuser des filles ? Une question qui a été rejetée aussitôt en pensant qu’il y a tellement de filles pour qu’il s’intéresse à elle seule. «Pourquoi court-il derrière moi ?», pense-t-elle. Et le jeune homme lui a répondu : «Parce que je t’aime». Une réponse qui l’a rendue pleine de joie au point qu’elle a rêvé embrasser tout le monde. Une réponse transformée en quelques secondes à une histoire d’amour. Il s’appelle Jamal, âgé de 22 ans, employé de son état. Issu d’une famille plus ou moins aisée, il ne ratait pas la moindre occasion pour lui exprimer son amour par un petit cadeau. Elle est tombée amoureuse de lui au point qu’elle est devenue très attachée à lui. Au fil des jours, il a commencé à l’emmener chez lui, en l’absence de sa famille, pour faire l’amour. Il ne cessait pas à lui promettre le mariage une fois qu’il finit ses études. Elle croyait à ses paroles, à ses promesses et à ses rêves. Son amie Zahra l’a conseillée à maintes reprises de ne plus l’accompagner chez lui. Or, elle a bouché ses oreilles et n’entendait que les abattements de son coeur. Jamal n’hésitait pas à se montrer qu’il est sérieux dans ses promesses. Seulement son vrai visage a été dévoilé en juin dernier, quand elle lui a demandé de faire l’amour comme des vrais maris. Malika a refusé, elle lui a expliqué qu’elle ne peut pas le faire jusqu’à la nuit de noces. Il a tenté de la convaincre. Mais en vain. Aussitôt, il l’a giflée. Ne croyant pas à ses yeux qui regardent Jamal, il a tenté de s’enfuir. Mais la porte est déjà verrouillée. Il l’a tirée violemment vers lui, lui a asséné des coups de poing jusqu’au moment où elle est tombée par terre. Il l’a dévêtue avec violence et l’a violée sans pitié à trois reprises. Après avoir fini, il lui a demandé de l’attendre chez elle avant qu’il se présente chez sa famille pour la demander en mariage. En sortant de chez lui dans un état lamentable, désespérée, ne croyant pas encore que son violeur n’est autre que Jamal qui l’a jetée, depuis plus d’une année et demie dans tant de rêves et de promesses pour se transformer enfin en un monstre sans pitié. Elle est rentrée chez elle pour l’attendre plus d’une semaine. Seulement, elle s’est convaincue qu’elle ne s’accroche qu’à un mirage. Elle a avisé sa mère qui l’a conduite au commissariat de police. Jamal a été arrêté et attend actuellement son jugement par la chambre criminelle près la Cour d’appel de Rabat. Quant à Malika, elle est poursuivie pour débauche.

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