Société

La face cachée de Mounir Erramach

© D.R

Mardi dernier, la seconde audience relative au procès Mounir Erramach s’est tenue à la Cour spéciale de Rabat. Durant cette audience, cette grosse affaire de trafic international de drogue qui a impliqué de hauts fonctionnaires de la Sûreté nationale, de la gendarmerie et des forces auxiliaires ainsi que des magistrats de la Cour d’appel de Tétouan, les deux principaux accusés ont nié toute relation avec les hommes de l’autorité. Dans une salle archicomble ou près d’une centaine d’avocats sont venus assister leurs clients avec une forte présence des médias et des services de l’ordre, le duo impliqué dans cette affaire entre en premier dans la salle d’audience. Mounir Erramach, vêtu en blouson de daim noir, une chemise de la même couleur de haute qualité, un jeans et des chaussures noires. De première vue Erramach est en bonne forme, souriant avec l’autre baron Mohamed El Ouazzani qui n’a pas manqué d’attaquer les journalistes au cours de l’audience. En effet, au moment où ils se sont approchés de lui, il les interpelle à haute voie : «Pourquoi me regardez en écrivant ?» Vous, les journalistes, vous écrivez n’importe quoi. Vous devez tous savoir que je n’ai aucune relation avec les hommes de l’autorité et je n’ai jamais connu aucun magistrat». Le président lui demande de prendre place; El Ouazzani se calme; l’audience reprend de nouveau. En fait, au moment où les deux barons sont arrivés dans la salle, les vingt cinq autres accusés en état d’arrestation débarquent à leur tour. Ceux qui se trouvaient en liberté, au nombre de cinq, sont entrés dans la salle par la porte principale. Le premier malentendu se produit entre avocats et le président de la cour sur la mise en place des microphones. Il a fallu lever la science pour dix minutes, le temps de délibérer sur la demande des avocats pour installer un autre micro. La cour reprend et le président commence par l’appel des inculpés. Mounir Erramach, né en 1973 à Sebta, marié et père de deux enfants. Mohamed El Ouazzani né, lui aussi, à Sebta en 1975, marié et père d’une fille. Il a déjà été condamné à deux reprises contre-bande et pour agression sur la personne d’un policier espagnol. El ouananiche s’était évadé de la prison avant la fin de sa peine. Mohamed Skouri, né en 1943 à Beni Mellal, marié et père de deux filles. Monsieur Skouri est le préfet de police de la wilaya de Tétouan. Trois commissaires principaux de police, un commissaire, deux officiers principaux, un commandant et un capitaine des Forces Armées Royales, tous en détention ; et deux autres commissaires principaux en liberté provisoire. Parmi les appelés à la barre, il y’a eu aussi trois conseillers juridiques, un greffier, deux substituts du procureur général prés la Cour d’appel de Tétouan, deux fonctionnaires de la gendarmerie royale, L’ancien président de la Commune d’Oulad Frej, un commerçant et deux hommes d’affaires. L’un des commissaires principaux, Driss Aouad avait été arrêté dans la première vague des arrestations et, après quelques semaines d’incarcération, il avait bénéficié de la liberté provisoire. Il a de nouveau été arrêté et conduit à la prison de Salé. Parmi les avocats présents figure Maître Marcos Garcia-Montes membre de l’Union International des Avocats et de l’Institut des Avocats d’Europe, désigné par le gouvernement espagnol pour défendre Mounir Erramach qui a fortement plaidé sa nationalité espagnole. A ce propos, le nom de Mounir Erramach ne figure pas dans le calendrier d’état civil du lieu de sa naissance. Il porte le nom de Mounir Abdelkader Mohamed et il n’est pas né en 1973 comme il est mentionné dans le dossier d’accusation. Maître Garcia possède un acte de naissance qui affirme que Mounir est né en 1974. Avant la fin de l’audience, la cour a débattu la date du renvoi du procès qui a suscité une colère au sein des accusés. Le préfet de la wilaya de Tétouan, Mohamed Skouri, se lève de sa place et se dirige vers le président, ce dernier lui demande de s’asseoir et c’est le flash. Pour s’asseoir, Skouri devait se mettre à côté de celui qui l’a traîné dans cette sale affaire, à savoir Mohamed El Ouazani. Le policier assis sur le même banc des deux vedettes lui cède la place, le préfet réalise la situation et change aussitôt de place. Une fois que le président l’a autorisé à parler, il fait savoir que la date du report concerne les détenus qui souffrent derrière les barreaux. Il a demandé que l’affaire soit portée au 30 du mois courant. Pendant que Skouri parlait au président, on croyait être dans un marché de légumes. Certains détenus criaient que la date dout être le 06, d’autres le 13. Bref, une vraie pagaille. Au même moment, l’un des inculpés s’en prend à la police en hurlant de toutes ses forces; un agent avait prié son père de ne pas s’approcher du banc des accusés. Finalement, dans un climat tendu par les hurlements des uns et des autres, la prochaine audience a été fixée pour le 06 janvier de l’année 2004.

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