Société

La FANA, l’arme à affûter

La 29-ème assemblée générale de la Fédération des agences arabes de presse (FANA) tiendra ses travaux samedi et dimanche 22 et 23 décembre à Doha au Qatar, avec la participation des directeurs généraux des agences membres de la fédération, présidée par M. Mohamed Yassine Mansouri, directeur général de l’Agence Maghreb arabe presse (MAP). Cette nouvelle rencontre de la FANA, comme celles qui l’ont précédée – dont trois furent tenues au Maroc en 1981, en 1991 et en 1999 -, sera en premier lieu consacrée à ce qu’il est commun d’appeler les affaires courantes. Adoption des rapports moral et financier, évaluation des résultats des réunions, colloques et ateliers et des sessions de formation et d’études organisées par la fédération et définition du cadre général des activités du sécretariat de la FANA. L’ordre du jour de cette 29 ème réunion ne précise pas cependant si la FANA se penchera sur la question de l’heure, à savoir le rôle crucial que peuvent jouer les agences de presse arabes dans une conjoncture comme celle que vit le monde après les attentats du 11 septembre à New York et Washington. La FANA, qui regroupe les agences de presse du Maroc, de l’Algérie, de la Tunisie, de la Libye, de la Mauritanie, de l’Egypte, de la Syrie, du Liban, de la Jordanie, des Emirats Arabes Unis, de l’Irak, du Qatar, du Yemen, du Soudan, du Sultanat d’Oman, de l’Arabie Saoudite, du Koweït et de la Palestine, est un formidable outil de présence médiatique sur la scène internationale. Une concertation plus approfondie entre les agences membres de la fédération, à l’occasion d’événements concernant la nation arabe, est la meilleure réponse au flot d’informations « occidentales » qui submerge l’audience internationale. Pendant la guerre d’Afghanistan, les agences arabes de presse ont été coiffées au poteau par les médias occidentaux. Les citoyens arabes ont dû se rabattre sur la chaîne de télévision Al Jazira pour avoir accès à une information vue sous un prisme arabe. Les différents organes de presse arabes qui n’ont pu s’offrir le luxe d’envoyés spéciaux en Afghanistan ou au Pakistan, ont puisé à fond dans l’escarcelle des syndications. Pendant ce temps, la presse occidentale, toutes catégories confondues, s’en donnait à coeur joie, multipliant les reportages, correspond- ances et enquêtes et favorisant de jour en jour le sentiment anti-islamique et anti-arabe, exacerbé par l’horreur des images du 11 septembre. A l’ère du village planétaire, au moment où la plupart des agences de presse arabes inaugurent la diffusion par satellite, se positionnent sur la toile Internet et commercialisent des produits de plus en plus pointus, la concertation au niveau du traitement de l’information arabe semble marquer le pas. D’autres, comme l’Agence France presse (AFP), fières d’avoir mis en place des services de diffusion en arabe, se voient même reprocher leur « parti pris » en faveur des Arabes dans des dossiers comme celui du Proche -orient! A coup sûr, l’un des défis majeurs du troisième millénaire est la guerre de l’information. Un pool de 18 agences de presse arabes, avec leurs réseaux de bureaux et de correspondant, est l’arme à affûter. Pour que les Arabes n’en soient pas réduits à combattre avec les armes des autres.

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