Société

La fécondité toujours en baisse

© D.R

Le ministère de la Santé vient de rendre publics, mercredi dernier, les résultats de l’enquête sur la population et la santé familiale 2003-2004 au Maroc. Cette enquête a été réalisée avec l’assistance technique d’ORC Macro (société américaine en charge du programme international des enquêtes démographiques). Présentons aussi la liste des nombreux financeurs de l’enquête : l’Usaid, le projet de Papfam (la Ligue des Etats Arabes), le fonds des pays du Golf, le Fnuap, l’Oms et l’Unicef.
L’enquête a concerné un échantillon représentatif de 12.000 ménages marocains. L’intérêt a été porté sur la fécondité, l’utilisation de la contraception, deux points, somme toute, liés. L’enquête a essayé de mettre la lumière aussi sur les conditions de l’accouchement, les soins prénatals et la vaccination des enfants. Les mortalités infantile et maternelle n’ont pas été en reste, ainsi que la connaissance du Sida.
L’indice synthétique de fécondité n’est autre que le pourcentage mesurant le nombre moyen d’enfants nés vivants qu’aurait une femme, en fin de période féconde. Alors qu’il était de 5,9% vers l’année 1980, il a chuté à 2,5% pour la période 2001-2003. Une tendance qui s’appréhende facilement vu les efforts qui ont été consentis pour la limitation de la poussée démographique. Pas plus loin et concernant l’utilisation de la contraception, il a été annoncé que 63% des femmes utilisent des moyens de contraception, alors qu’elles ne représentaient que 19% en 1979-1980. Le lien est parfaitement établi entre la hausse que connaît l’utilisation de la contraception et la baisse de la fécondité.
Par ailleurs, et s’agissant des circonstances dans lesquelles se font les accouchements, il est souligné que les femmes enceintes se font de plus en plus consulter. En effet pour 69% des naissances, la mère a visité au moins une fois un professionnel de la santé. Notons que ces pourcentages sont calculés sur la base de moyennes. Les ruraux viennent bien derrière les urbains eu égard à l’inaccessibilité des soins. C’est ce qui s’illustre au regard des chiffres sur l’assistance à l’accouchement. Pour un pourcentage global de 63%, les femmes en milieu urbain recourent à l’assistance médicale à hauteur de 85%, tandis que seulement 40% des femmes rurales le font.
Quant à la vaccination, grâce au PEV (programme élargi de vaccinations), le Maroc affiche fièrement un pourcentage de 89% d’enfants vaccinés.
Retour aux naissances. Au cours des accouchements, surtout ceux faits loin des yeux de professionnels de la santé, il y a risque de décès de l’enfant comme de la mère. Ainsi la mortalité infanto-juvénile (avant l’âge de 5 ans) est de 47 pour mille. C’est un pourcentage qui s’est stabilisé ces dernières années. Quant à la mortalité maternelle, elle demeure très rare avec 227 mères décédées sur 100 mille naissances.
L’enquête s’est penchée aussi sur «la connaissance» du Sida. A l’heure actuelle, 9% des femmes marocaines ne connaissent pas et n’ont jamais entendu parler du Sida. Ceci est très grave si l’on prend en considération la transmission rapide du virus en cas de rapports sexuels non protégés. Si au Maroc, une femme sur dix ne connaît pas la maladie, les dégâts peuvent être tragiques. Voilà qui doit intéresser l’ALCS (l’Association de lutte contre le Sida) !
Pire encore, parmi celles qui connaissent le Sida, un peu moins que la moitié (48%), ne savent pas qu’il y a des moyens de protection pour ne pas attraper la maladie. Pour une maladie qui fait « tache d’huile » comme le Sida, il faut agir et dans l’urgence !

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