Société

La fin du dragueur escroc

Chaque fille rêve d’un «prince charmant» avec lequel elle aimerait partager sa vie. Fatima, vingt-cinq ans, rêvait elle aussi d’un cavalier. Quand elle quitte, ce jour de juin, son boulot au Maârif, pour marcher le long du parc de la Ligue Arabe, un jeune, vingt-neuf ans, élégamment vêtu, ayant une gourmette en or à la main et une chaîne au cou, l’aborde avec beaucoup de courtoisie. Elle refuse de lui répondre. Elle est habituée à ce genre de dragueurs. Mais les mots ont leur charme. Les paroles mielleuses du jeune finissent par la faire plier. Surtout quand il lui parla de mariage. Elle change vite d’attitude à son égard, se tourne vers lui, le regarde avec ses beaux yeux et un sourire radieux orne ses lèvres : «Tu m’a beaucoup gênée, que veux-tu au juste ?», lui demande -t-elle dans un geste théâtral. Sur un ton adapté à la circonstance, il lui répond sans hésitation : «Je m’appelle Abdellah, je t’ai vue il y a un mois, mais tu ne t’es pas rendue compte, je suis convaincu que tu es la bent lahlal que je cherche». Elle ne sait pas comment elle lui a cédé, lui révélant son prénom et son âge. Elle accepte même de l’accompagner dans un café. «Qu’est-ce que tu fais dans la vie?», lui demande-t-elle . «Je suis bijoutier à la kissariat El Haffari à Derb Soltan», lui répond-t-il. «Un beau et jeune bijoutier, quelle aubaine», pense-t-elle. Abdallah dévorait des yeux la chaîne et la bague en or de Fatima, il lui demande de les enlever pour qu’il puisse les voir de plus près. «Mais ce sont des bijoux en or authentique, je les ai achetés chez un bijoutier au boulevard Tahar Alaoui en ancienne Médina», lui explique-t-elle. «Il y a plusieurs tricheurs dans ce secteur», lui répond-il, sûr de ce qu’il avance. Fatima lui remet sa bague et sa chaîne en or. Il les examine minutieusement tel un professionnel. «Ce n’est pas de l’or authentique, autrement sa couleur aura été plus claire et plus brillante.», lui assène-t-il. Fatima est perturbée par les révélations de Abdellah, qui remarquant son teint livide s’empresse de la calmer. «Ne t’en fais pas, je vais régler ce problème.» Abdellah garde les bijoux entre ses mains et s’excuse pour aller aux toilettes. Elle lui sourit en acquiesçant. Abdellah quitte la table. Cinq minutes se sont écoulées. Abdellah n’est pas encore de retour. Elle s’inquiète, lassée d’attendre, elle demande au serveur s’il avait vu la personne qui était avec elle. «Il est sorti depuis cinq minutes», répond le garçon du café. Elle essaie de trouver un prétexte de sa “fuite”. «Il est peut-être aller chercher des cigarettes», pense-t-elle. Elle reste scotchée sur son siège durant d’interminables minutes. Elle appelle le serveur une fois encore, paie les consommations, sort du café le pas lourd et les bras ballants. Elle n’arrive pas à croire ce qui lui arrive. Le lendemain matin, Fatima dépose une plainte. Abdallah est arrêté. «J’ai arnaqué de la sorte six autres filles et j’ai vendu le butin au Souk Chtayba» avoue-t-il aux enquêteurs. Heureusement pour Fatima, la police a trouvé sa chaîne qui était encore entre les mains de ce dragueur indélicat.

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